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Cancer du col : l’immunothérapie améliore la survie à long terme

Dans le traitement du cancer du col de l'utérus avancé, l'ajout du pembrolizumab, une immunothérapie anti-PD-L1, à la chimiothérapie, avec ou sans bevacizumab, améliore nettement la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP), indépendamment de l'expression de PD-L1.

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  • 02 Jun 2023
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    À L’ASCO une étude révèle une avancée majeure dans le traitement du cancer du col de l'utérus avancé. Dans cette étude clinique de grande envergure, 617 patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus persistant, récurrent ou métastatique ont été inclues dans une étude testant l’intérêt de l’ajoût du pembrolizumab, une immunothérapie anti-PD-L1, à la chimiothérapie, avec ou sans bevacizumab.

    Les patientes n'avaient pas encore été traités par chimiothérapie et n'étaient pas éligibles pour un traitement curatif par chirurgie ou radiothérapie. L'objectif principal était d'évaluer l'efficacité du pembrolizumab en association à la chimiothérapie.

    Les résultats sont extrêmement prometteurs : le pembrolizumab réduit le risque de décès de 37% dans l'ensemble de la population étudiée. La survie globale s'est nettement améliorée avec une durée moyenne de 26,4 mois dans le groupe pembrolizumab, contre 16,8 mois dans le groupe placebo. De plus, la survie sans progression est également supérieure dans le groupe pembrolizumab, avec une durée moyenne de 10,4 mois, contre 8,2 mois dans le groupe placebo.

    Indépendamment de l’expression de PD-L1

    L'expression de PD-L1, une protéine présente sur les cellules tumorales, est considérée comme un facteur prédictif de réponse à l'immunothérapie. Cependant, cette étude montre que l'efficacité du pembrolizumab est indépendante de l'expression de PD-L1. Cela signifie que même les patients avec une expression faible de PD-L1 peuvent bénéficier de ce traitement et cette efficacité non-conditionnée par l'expression de PD-L1, élevée ou faible de PD-L1, rend ces résultats encore plus remarquables.

    Cela suggère que cette association thérapeutique pourrait être une option pour tous les patients atteints de cancer du col de l'utérus avancé, indépendamment de leur statut PD-L1. Le Dr Bradley J. Monk, auteur principal, a souligné l'importance de ces résultats : « Cette étude démontre que l'immunothérapie administrée plus tôt offre un bénéfice substantiel en termes de survie globale par rapport au traitement en deuxième ligne. Nos résultats montrent également un bénéfice de survie du pembrolizumab chez les patients qui ne sont pas éligibles pour le bevacizumab, offrant une option thérapeutique à cette population de patients ayant un besoin non satisfait élevé. Cela devient le standard de soins de première ligne pour cette maladie ».

    Bonne tolérance 

    Les effets indésirables de grade 3 ou supérieur sont plus fréquents dans le groupe traité avec le pembrolizumab, ce qui souligne l'importance d'une surveillance étroite et d'une gestion appropriée des effets secondaires chez les patients. Cependant, les avantages cliniques significatifs de cette combinaison thérapeutique justifient les risques potentiels associés.

    Une étude très attendue

    Cette étude était très attendue pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le cancer du col de l'utérus est l'une des principales causes de décès par cancer chez les femmes dans le monde. Les options de traitement actuelles pour les formes avancées de cette maladie sont limitées, et il existe un besoin urgent de nouvelles approches thérapeutiques plus efficaces.

    Ensuite, l'ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie dans le traitement des cancers avancés a déjà montré des résultats prometteurs dans d'autres types de cancer, tels que le cancer du poumon et le mélanome. Par conséquent, il était logique d'explorer l'efficacité de cette combinaison thérapeutique dans le cancer du col de l'utérus.

    De plus, cette étude visait spécifiquement à évaluer l'efficacité du pembrolizumab indépendamment de l'expression de PD-L1. Auparavant, l'expression de PD-L1 était considérée comme un facteur prédictif de réponse à l'immunothérapie. Cependant, il était important de déterminer si le pembrolizumab pouvait être bénéfique même chez les patients présentant une faible expression de PD-L1. Cette question était cruciale pour élargir l'accès à cette thérapie à un plus grand nombre de patients.

    Enfin, l'ampleur de l'étude, avec l'inclusion de 617 patients atteints d'un cancer du col de l'utérus persistant, récurrent ou métastatique, en fait l'une des plus grandes études dans ce domaine. Les résultats de cette étude pouvaient donc fournir des données solides et fiables sur l'efficacité du pembrolizumab dans cette population de patients.

    Une lueur d’espoir

    Cette étude offre une lueur d'espoir pour les patients atteints d'un cancer du col de l'utérus avancé. L'ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie représente une nouvelle approche prometteuse qui améliore la survie globale et sans progression, indépendamment de l'expression de PD-L1. 

    Cette avancée est d'une grande importance, compte tenu du nombre élevé de cas diagnostiqués chaque année dans le monde. Ils permettent d'envisager une amélioration significative des perspectives de survie pour les patients atteints de cette maladie dévastatrice et ouvrent la voie à une nouvelle approche de traitement de première ligne pour cette maladie, y compris pour les patientes qui ne sont pas éligibles pour le bevacizumab.

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    JDF