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Faim : un analogue du GLP-1 réduit le food noise
En plus de son action amaigrissante, un analogue du GLP-1 prescrit aux personnes en surpoids ou obèse pourrait aussi les aider penser moins constamment à la nourriture.

- Par Diane Cacciarella
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- Liudmila Chernetska/iStock
Sémaglutide, c’est le nom de l’analogue du GLP-1 qui, en plus de son action amaigrissante, aide aussi les patients à lutter contre le food noise, selon une étude présentée lors du congrès médical annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD). En français, ce concept de food noise peut être traduit par “bruit alimentaire” ou “appel de la nourriture”. Il s’agit des pensées constantes liées à la nourriture, dont souffrent généralement les personnes ayant des troubles du comportement alimentaire.
Le sémaglutide aide à penser moins constamment à la nourriture
En France, l’Ozempic et le Wegovy, deux médicaments pour traiter le diabète de type 2, contiennent du sémaglutide. Ils peuvent aussi être prescrits aux patients atteints d’obésité ou qui ont des problèmes de santé liés au surpoids pour maigrir.
Le sémaglutide est un analogue du glucagon-like peptide-1 (GLP-1), une hormone sécrétée par l’intestin au moment de la digestion. Il imite son comportement, par deux ations :
- en libérant de l’insuline lorsque le taux de glucose dans le sang est élevé ;
- en agissant sur les zones du cerveau qui contrôlent la prise alimentaire, ce qui augmente la sensation de satiété.
En plus de ces actions, les scientifiques viennent de découvrir un autre effet du sémaglutide : il aide les patients à penser moins constamment à la nourriture.
62 % des participants avaient des pensées constantes liées à la nourriture
Lors de leur étude, les scientifiques ont mené une enquête auprès de 550 Américains âgés en moyenne de 53 ans, dont 88 % étaient des femmes. Tous les participants prenaient un médicament contenant du sémaglutide pour perdre du poids.
Les chercheurs leur ont demandé d’estimer l'impact du “bruit alimentaire” avant le début du traitement et actuellement. Résultat, les pourcentages ont baissé sur plusieurs aspects :
- Pensées constantes liées à la nourriture tout au long de la journée : de 62 % avant à 16 % aujourd’hui.
- Durée trop importante des pensées liées à la nourriture : de 63 % à 15 %.
- Pensées incontrôlables liées à la nourriture : de 53 % à 15 %.
- Effets négatifs de ces pensées sur la vie quotidienne : de 60 % à 20 %.
Beaucoup de participants ont déclaré ressentir une amélioration de leur santé mentale et de leur confiance en eux. Néanmoins, les scientifiques n’ont pas pu expliquer si cela venait de la baisse du bruit alimentaire ou de la perte de poids.
En France, 17,4 % des femmes étaient obèses en 2020 et 16,7 % des hommes, selon l’Assurance maladie. Les analogues du GLP-1 sont autorisés depuis peu dans le traitement de l’obésité, uniquement en seconde intention et en association avec une régime et une activité physique.