Accident vasculaire cérébral

Pourquoi certains AVC sont-ils plus graves que d'autres ?

L'hypertension, la fibrillation auriculaire et le tabagisme augmentent considérablement le risque d’accident vasculaire cérébral grave, rappelle une équipe de chercheurs.

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  • 27 Avr 2025
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    Chaque année, des millions de personnes à travers le monde subissent un accident vasculaire cérébral (AVC), dont environ 140.000 en France. Mais pourquoi certains patients s'en remettent-ils avec peu de séquelles, tandis que d'autres restent gravement handicapés ou y succombent ? Une nouvelle étude internationale, publiée dans la revue Neurology, vient d’apporter quelques réponses clés.

    Hypertension, fibrillation auriculaire et tabagisme : un trio redoutable

    Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs de l'Université de Galway (Irlande) ont analysé les données de plus de 13.400 patients ayant subi un AVC. Leur constat est clair : si tous les facteurs de risque connus augmentent la probabilité d'un AVC, trois en particulier – l'hypertension, la fibrillation auriculaire et le tabagisme – sont associés à des formes beaucoup plus graves. "Notre étude souligne l'importance de gérer ces facteurs de risque pour prévenir les AVC invalidants et mortels", peut-on lire dans un communiqué.

    Les chiffres sont parlants : les personnes hypertendues présentent un risque de 3,2 fois supérieur d'avoir un AVC sévère, contre 2,9 fois pour un AVC moins grave. La fibrillation auriculaire, trouble du rythme cardiaque, multiplie de son côté par 4,7 le risque d'AVC grave. Quant aux fumeurs, ils voient leur risque de forme sévère augmenter de 1,9 fois.

    Une gravité modulée par d'autres facteurs

    Fait surprenant, l'accumulation de graisse autour de la taille est davantage liée à des AVC moins graves. A noter par ailleurs que la gravité des AVC varie selon les régions du monde : l'Asie du Sud et l'Afrique enregistrent les taux les plus élevés d'AVC graves (57,3 % et 53,9 %), contre seulement 18,2 % en Europe de l'Ouest, Amérique du Nord et Australie.

    Le type d'AVC joue aussi un rôle essentiel. Les AVC hémorragiques, causés par une hémorragie cérébrale, sont bien plus souvent sévères que les AVC ischémiques, provoqués par un caillot. Ainsi, 35,7 % des AVC graves étaient hémorragiques, contre 15,4 % des formes moins graves.

    Prévenir pour mieux protéger

    En tenant compte de l'âge et d'autres variables, les chercheurs confirment que ces facteurs de risque ont un impact indépendant sur la gravité de l'AVC. "Nos résultats mettent en évidence l'importance de contrôler l'hypertension, principal facteur modifiable, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire", soulignent-ils. Ils concluent : agir sur l'hypertension, la fibrillation auriculaire et le tabagisme ne permet pas seulement de réduire le risque d'AVC, mais surtout d'éviter ses formes les plus dévastatrices.

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    JDF