Famille
Être enfant unique n’est pas sans conséquence pour le cerveau
Des chercheurs chinois montrent comment le fait de grandir sans frères et sœurs affecte le cerveau et le comportement à l'âge adulte.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Esther Pueyo/iStock
"Avec l'augmentation mondiale du nombre de familles monoparentales, il est crucial de comprendre les effets de l'absence sans frères et sœurs (GWS) sur le cerveau, le comportement et les mécanismes sous-jacents de l'âge adulte", ont indiqué des scientifiques de l'université médicale de Tianjin et d'autres instituts en Chine. Dans le cadre d’une nouvelle étude, ces derniers ont ainsi voulu examiner les associations entre le fait d’être enfant unique et la structure, la fonction et la connectivité du cerveau à l'âge adulte, la cognition, la personnalité et la santé mentale, ainsi que les environnements de croissance liés au développement du cerveau et du comportement. Pour cela, 2.397 binômes d’adultes, comprenant un enfant unique et une autre ayant des frères et sœurs aux caractéristiques démographiques et aux antécédents similaires, ont été recrutés. Leurs données ont été recueillies.
Être enfant unique est lié à "un volume cérébral plus faible"
Les résultats, publiés dans la revue Nature Human Behaviour, ont révélé des schémas récurrents chez les enfants uniques concernant l'intégrité de la substance blanche, le volume cérébral, l'activité neuronale, la mémoire et la santé mentale, tout en révélant des phénotypes comportementaux caractéristiques (c’est-à-dire des tendances cognitives, comportementales et liées à la personnalité). "Nous avons constaté des liens reliant le fait de grandir sans frères et sœurs à une intégrité accrue des fibres langagières, une intégrité réduite des fibres motrices, un volume cérébelleux plus important, un volume cérébral plus faible et une activité cérébrale spontanée frontotemporale plus faible", ont déclaré les scientifiques.
Cerveau, comportement : l’environnement dans lequel l’enfant grandit est important
Contrairement à l'idée reçue selon laquelle le fait d’être enfant unique est associé à des troubles du comportement, l’équipe a noté des corrélations positives entre le fait de grandir sans frères et sœurs, la neurocognition et la santé mentale. Malgré ses effets directs, le fait de ne pas avoir de frères et sœurs influence la plupart des aspects cérébraux et comportementaux par le biais d'environnements modifiables, tels que le statut socio-économique, les soins maternels et le soutien familial. Ainsi, des interventions soigneusement conçues visant à élargir les expériences et les opportunités offertes aux enfants uniques pourraient contribuer à améliorer leurs fonctions cérébrales, leur santé mentale et leur comportement à l'âge adulte.