Infectiologie
Omicron : un an déjà, beaucoup de sous-lignées et une 9ème vague
Après une accalmie de quelques semaines, les contaminations au SARS-CoV-2 remontent sur l’ensemble du territoire français, avec Omicron BA.5 et ses sous-sous-variants, comme BQ.1.1, faisant craindre une neuvième vague de l’épidémie pour les fêtes de fin d’année, voire d'autres au vu du nombre de ces sous-lignées en circulation.
- Jose Antonio Vidal Humanes/Istock
Après une huitième vague enregistrée au début de l’automne, les voyants semblent à nouveau tourner au rouge. Plusieurs spécialistes craignent une neuvième vague dans un contexte où les hôpitaux sont déjà sous tension avec l’épidémie de bronchiolite qui frappe actuellement les enfants de moins de 2 ans.
"La neuvième vague de Covid-19 est bel et bien là", affirme ainsi auprès de nos confrères du Parisien l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, qui prédit "au moins à 50.000 cas quotidiens en moyenne" d'ici à quelques jours. S'il reste "difficile d’estimer son impact exact", le spécialiste estime que l'on n’a jamais été dans "une situation aussi défavorable depuis mars 2021". Pourquoi Docteur fait le point sur la situation.
Coronavirus : +9 % d’hospitalisations en soins critiques en une semaine
“En semaine 46 (du 14 au 20 novembre) l’ensemble des indicateurs virologiques montraient une reprise de la circulation du SARS-CoV-2, et ce dans l’ensemble des classes d’âge”, alerte Santé publique France (SPF) dans son point de situation publié le 25 novembre dernier. “Les taux d’incidence et de positivité calculés à partir des tests antigéniques seuls ainsi que ceux calculés à partir de l’ensemble des tests confondus ont augmenté.”
L’agence de santé publique confirme que le variant Omicron, apparu il y a maintenant 1 an, “circule de manière quasi exclusive en France” et que “son sous-lignage BA.5 reste omniprésent”. 4 210 nouvelles hospitalisations ont été comptabilisées pour la semaine 46, soit une hausse de 6%, dont 386 malades admis en soins critiques (soit +9%). “Le nombre de décès à l’hôpital et en ESMS demeurait, quant à lui, en diminution (351, soit -6%, données non consolidées), mais de manière moins marquée par rapport aux semaines précédentes.”
Une soupe de sous-variants
En réalité, en France, selon le point épidémiologique de Santé publique France du 24 novembre, la détection du sous-lignage BQ.1.1, qui est issu du sous-variant BA.5, est en augmentation depuis plusieurs semaines : sa part a atteint 39% dans l’enquête Flash de la semaine 46 . Pour rappel, BA.5 (tous sous-lignages confondus) est toujours omniprésent en France, avec 93% des séquences interprétables.
En France, comme ailleurs dans les pays où les séquençages sont réalisés, un an après son apparition, Omicron défie les spécialistes qui s'efforcent de suivre les virages surprenants de son évolution. Omicron gagne rapidement des mutations, mais au lieu d'une seule lignée, il a explosé en plusieurs centaines de sous-variants, chacun résistant plus ou moins à nos défenses immunitaires et possédant son propre nom alphanumérique, comme XBB, BQ.1.1 et CH.1.
Selon les experts, à moins qu'un variant radicalement différent n'apparaisse, ce fouillis confus ou cette "soupe" de sous-variants perdurera cet hiver, ce qui rendra plus difficile la planification de nouveaux vaccins et nous exposera à des infections répétées.
Vaccin anti-Covid : une couverture insuffisante chez les plus à risque
“La vaccination chez les personnes éligibles doit être renforcée”, insiste Santé publique France. Au 21 novembre, “6,1% des 60-79 ans et 7,9% des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron”.
La nouvelle campagne de rappel vaccinal pour lutter contre le SARS-CoV-2 a démarré début octobre. Ce rappel est recommandé pour les plus fragiles et notamment trois mois après la dernière injection reçue par les personnes de 80 ans et plus, les personnes habitant en Ehpad et les individus immunodéprimés. Les femmes enceintes sont également invitées à faire ce rappel. Par ailleurs, les autres personnes peuvent recevoir une nouvelle dose de rappel à partir de six mois après la dernière injection. En cas d’infection récente au coronavirus, il faut attendre trois mois de plus avant de faire l’injection.
SPF conclut en rappelant l’importance des gestes barrières “dans un contexte de co-circulations des virus de l’hiver”, comme le port systématique du masque en présence de personnes fragiles ou en cas de promiscuité dans les espaces fermés (transports en commun, etc) et le lavage régulier des mains.








