Psychiatrie
Dépression du post-partum : une TCC brève en ligne se montre efficace
Chez les femmes souffrant de dépression du post-partum et en complément de la prise en charge habituelle, la participation, en visioconférence, à un atelier d’une journée de thérapie basée sur des techniques cognitives et comportementales apparait comme une approche efficace.
- Jelena Stanojkovic/istock
Très fréquente, puisqu’elle concernerait une femme sur cinq, la dépression du post-partum (DPP) reste insuffisamment prise en charge. Seules 10 % des femmes bénéficieraient d’un traitement adapté et l’épidémie de COVID-19 a encore accentué la sévérité des symptômes et les difficultés d’accès aux soins.
Un constat qui a conduit une équipe canadienne à évaluer dans une étude clinique randomisée l’impact d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) délivrée par visioconférence, en complément de la prise en charge habituelle.
Score EPDS, anxiété
Et c'est avec succès puisque la participation, via « zoom », à un atelier de TCC interactif, a permis de réduire significativement le score d’évaluation de la dépression (échelle EPDS pour Edinburgh postnatal depression scale) 12 semaines après l’inclusion.
Le niveau d’anxiété maternelle a également été significativement réduit, tandis que la qualité de la relation mère-enfant et le comportement du nourrisson se sont de leur côté aussi améliorés, souligne la publication dans JAMA Psychiatry.
Quelques 403 femmes de plus de 18 ans, d’un âge moyen de 31,8 ans (nourrisson âgé en moyenne de 5,3 mois), ont été randomisés entre avril et octobre 2020 pour bénéficier ou non d’une TCC brève en ligne en plus du traitement habituel (22 % recevaient un traitement antidépresseur, 41% une prise en charge psychologique).
Un atelier interactif en 4 modules
L’atelier de TCC interactif, auquel pouvaient participer jusqu’à 30 femmes, se déroulait sur une journée, de 9h à 16h, et comportait 4 modules : information sur la DPP et sur les facteurs de risque cognitifs modifiables, compétences cognitives, compétences comportementales et enfin définition des objectifs et des moyens d’y parvenir.
Il était animé par un psychologue (diplômé ou étudiant) ou un psychiatre après une journée de formation spécifique. La participation à l’atelier a recueilli un fort assentiment des femmes : 96 % sont restées en ligne durant toute la session, 87 % se sont déclarées très satisfaites et 89 % ont indiqué qu’elles le conseilleraient à des amis.
Dans le cadre d’une prise en charge graduée
Cette étude a bien sûr des limites, liées notamment au profil des femmes représentatives de la province de l’Ontario (la plupart mariées et ayant un accès facile aux soins et à internet) et non pas de la population générale. Mais ses résultats ouvrent des perspectives intéressantes, en particulier dans le cadre de la prise en charge graduée de la DPP actuellement recommandée.
Le recours à ce type d’atelier pourrait ainsi constituer une première étape, suffisante pour certaines femmes et permettant de mieux identifier celles nécessitant un traitement plus intensif.








