Gériatrie
Confinement sélectif des personnes âgées : l'âgisme revient au cœur de l'actualité
Alors que certains scientifiques prônent un nouveau confinement uniquement pour les personnes âgées et fragiles, l'occasion est donnée de refaire le point sur une discrimination banale mais grave : l'âgisme, ou « racisme anti-personnes âgées ».
- RAUL RODRIGUEZ/istock
Le Conseil scientifique en recommandant fortement le 13 janvier dernier l'auto-confinement des sujets âgés et fragiles en attendant une efficacité de la vaccination a, sans le vouloir, relancé le débat sur l'âgisme. Une forme peu connue mais très répandue de discrimination, qui était l'objet de la campagne internationale #oldlivesmatter, lancée en septembre dernier par la société française de gériatrie. Retour sur la discrimination et cette initiative originale.
L'âgisme : une discrimination banale et silencieuse
L'âgisme, défini par le fait d'avoir des préjugés ou un comportement discriminatoire envers des personnes ou des groupes en raison de leur âge, touche essentiellement les personnes âgées. Selon l'OMS, des études scientifiques laissent entendre que cette discrimination pourrait être plus répandue que le racisme ou le sexisme.
Pourtant comme le rappelle la société française de gériatrie, ces discriminations sont banales et ponctuent notre quotidien : c'est par exemple le dénigrement perpétuel « vieux bashing » des âgés pour leurs inaptitudes aux nouvelles technologies, ou dans le contexte de la crise actuelle les services hospitaliers qui ont pu refuser des personnes âgées parce qu'il n'y avait plus de place... Partant de ces constats, la société française de gériatrie avait lancé en septembre dernier, avec le soutien de 44 autres organisations internationales la campagne #oldlivesmatter.
Des vidéos pour sensibiliser à l'âgisme et ses graves conséquences
La campagne #oldlivesmatter avait pour outil de communication trois courtes vidéos mettant en scène des cas de racisme ordinaire et universel envers les personnes âgées. Des coups de poing numériques qui remettent les idées en place sur cette discrimination tellement courante qu'elle en est invisible.
La campagne était également l'occasion de rappeler quelques graves conséquences de l'âgisme sur les individus et la société : les personnes exposées vivraient 7,5 ans de moins en moyenne, et l'âgisme est un obstacle majeur à l'élaboration de politiques efficaces.
Un jour si tout va bien, vous serez vieux
En 2050, les 60 ans et plus seront 2 milliards contre 600 millions en 2020. La prise de conscience est donc bien nécessaire pour revoir les fondements de nos sociétés et tirer avantage de cette population en l'aidant à vieillir en bonne santé.
Et comme le concluent les vidéos de la campagne « un jour si tout va bien, vous serez vieux », nous rappelant ainsi que vieillir n'est pas un fléau mais bien une chance... si cela n'impose pas d'être confinés quand le reste de la population vit !








