Cardiologie
Infarctus du myocarde : mieux vaut déboucher toutes les artères !
Après un infarctus, dilater toutes les lésions sténosées de ne s'occuper que de la lésion coupable diminuerait les risques de décès selon une étude présentée au Congrès Européen de Cardiologie. Mais cela peut être fait en 2 temps.
- Adam Calaitzis/iStock
Alors qu’environ la moitié des patients qui font un infarctus ont plus d’une artère obstruée, les médecins se concentrent la dilatation de la lésion coupable, laissant aux médicaments le soin de s’occuper des autres.
D’après une nouvelle étude parue dans la New England Journal of Medicine, après un infarctus, dilater toutes les lésions serrée avec mise en place d'un stent réduit les risques de refaire un infarctus du myocarde et d’en mourir de 26%. Ces résultats ont également été présentés au Congrès de la Société Européenne de Cardiologie qui se tient jusqu’au 4 septembre Porte de Versailles à Paris.
Ce qui est intéressant, c'est que le traitement de l'ensemble des artères ne doit pas nécessairement être fait en un temps. Après l'angioplastie initiale avec revascularisation de l'artère coupable, on peut laisser le malade récupérer et refaire une 2ème angioplastie dans la semaine ou le mois suivant pour stenter les autres sténoses coronaires menaçantes. L'analyse ne révèle en effet pas de différence en termes de délais.
Chute du risque de deuxième crise cardiaque ou de décès
Les chercheurs ont comparé dans une étude randomisée les données de 4 041 patients de 130 hôpitaux de 31 pays différents. Ils ont ainsi pu observer que, sur une période médiane de trois ans, les risques de deuxième infarctus ou de décès chutait à 7,8% chez ceux qui avaient subi une revascularisation complète contre 10,5% chez les autres. L’avantage était encore plus important si on tenait compte d’autres événements indésirables comme des douleurs thoraciques intenses nécessitant une nouvelle pose, par exemple.
Enfin, aucune différence n’a été observée quant aux effets secondaires, notent les chercheurs qui rappellent qu’il s’agit de la première étude du genre. "Compte tenu de sa grande taille, de sa portée internationale et de l'accent mis sur les résultats axés sur le patient, l'essai COMPLETE (le nom de l’étude) changera la façon dont les médecins traitent cette maladie et empêcheront des milliers de crises cardiaques récurrentes chaque année dans le monde", se félicite Dr Shamir R. Mehta du Population Health Research Institute (PHRI) de l’Université McMaster (Canada) qui a conduit l’étude.
Des avantages visibles sur le long terme
"Cette étude a clairement démontré qu'il est avantageux à long terme de prévenir les événements cardiaques graves en dégageant toutes les artères. Il n'y a pas eu non plus d'inconvénient majeur à ces procédures supplémentaires", poursuit-il. Et de préciser : "Les avantages sont apparus à long terme et ont été similaires lorsque les interventions supplémentaires ont été effectuées au cours des 45 premiers jours suivant la crise cardiaque".
Chaque année en France, 40 000 à 50 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque, soit environ 130 par jour. Toutefois, selon une récente étude également présentée lors du Congrès de la société européenne de cardiologie, le recours de plus en plus fréquent à la réanimation cardiorespiratoire aurait permis de sauver plus de vies.








