Diabétologie
Chirurgie bariatrique : une nouvelle arme thérapeutique
Chez les personnes présentant une obésité massive ou une obésité sévère avec complications, la chirurgie de l’obésité a un impact très favorable sur l’évolution du diabète de type 2. Des bénéfices dont pourraient également profiter les diabétiques en situation d’obésité modérée.
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Le nombre de malades subissant une chirurgie de l’obésité (également appelée « chirurgie bariatrique ») augmente chaque année. Ainsi, en 2014, près de 47 000 personnes ont été opérées en France. On connaît les effets positifs de la chirurgie de l’obésité chez les patients atteints de diabète de type 2 (DT2). Cette chirurgie est aujourd’hui réservée aux patients dont l’obésité est massive (indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40) ou sévère (IMC supérieur ou égal à 35) mais dans dernier cas seulement si elle s’accompagne de complications, telle le DT2.
Chirurgie : une indication élargie ?
Au cours de sa présentation sur le thème de la chirurgie bariatrique chez les patients atteints de DT2, le Dr Maud Robert, chirurgien au CHU de Lyon, a discuté de la place de la chirurgie pour les patients en obésité modérée (IMC inférieur à 35). En effet, les bénéfices de la chirurgie sur l’amélioration du DT2 sont multifactoriels. « Il s’agit de mécanismes en grande partie indépendants de la perte de poids. Par ailleurs, l’IMC initial n’a pas d’influence, a rappelé le Dr Robert. La chirurgie pourrait donc être une nouvelle arme thérapeutique chez les patients DT2 présentant une obésité modérée. » Dans ce cas, on parle alors volontiers de chirurgie « métabolique », l’intervention ayant pour objectif premier de traiter le DT2 et non de réduire le poids.
Un manque criant d’études
« La présence d’un diabète est un argument pour réaliser une chirurgie chez le patient très obèse. En ce qui concerne le patient dont l’IMC est inférieur à 35, il faut considérer le risque opératoire, a prévenu le Pr Éric Renard, responsable du département Endocrinologie-diabétologie-nutrition au CHU de Montpellier. Le rapport bénéfice-risque doit être pesé et pour l’heure il n’existe pas d’étude comparative sur le sujet. » A ce jour, la chirurgie métabolique destinée aux patients atteints de DT2 ayant un IMC inférieur à 35 n’est pas autorisée en France. « Nous en sommes au stade du consensus d’experts et de la présomption scientifique », a précisé le Dr Robert.








