Pneumologie
Pollution et asthme : une évaluation grâce aux urgences
Une étude de plus sur les conséquences de la qualité de l’air, mais elle a l’avantage de se baser sur les fiches informatiques du terminal urgence de la région PACA. D'après un entretien avec Denis Charpin.
- wastesoul/epictura
Cette recherche épidémiologique a évalué sur un grand nombre de consultations aux urgences dans différents centres hospitaliers de la région PACA, l’influence de différents facteurs environnementaux dont en particulier la qualité de l’air. Etude cas-témoin, elle est publiée dans Respiratory Medicine. Parmi les 800 000 passages aux urgences répertoriés pendant l’année 2013, 6 000 l’ont été pour crise d’asthme, les témoins étant les 278 000 passages aux urgences pour traumatisme. La pollution atmosphérique a été corrélée au code postal des patients. Ont été aussi évalués la probabilité d’infection virale, le compte des pollens et certaines données météorologiques qui peuvent avoir une influence sur le risque de passage aux urgences pour asthme que sont la température et l’humidité relative.
Fiches du terminal urgence
Au final, il s’avère que les pollens mesurés n’ont pas eu d’impact sur le risque d’asthme au contraire des infections virales, de la baisse des températures et de l’augmentation de l’humidité relative. Quant aux fluctuations de la pollution atmosphérique, focus de cette étude, elles ont été particulièrement observées, en particulier celles concernant l’ozone et les oxydes d’azote comme le NO2. L’augmentation du risque a été calculée en se basant sur les jours où les taux de pollution étaient supérieurs à la médiane.
Risque augmenté de 25 %
Au final, le risque de passer aux urgences pour crise d’asthme est augmenté de 25 % les jours où le taux de N02 est augmenté. Surprenant dans cette étude, le fait que les auteurs n’ont pas retrouvé de liaison entre le taux de particules fines et le risque de se retrouver aux urgences pour crise d’asthme. Mais en fait dans cette étude, il n’y avait pas partout de capteurs de ce type de particules fines.
Certes pour Denis Charpin, de la Timone à Marseille, c’est une enquête de plus sur un sujet déjà bien documenté. Mais sa particularité est de se baser sur le recueil informatique de données médicales du terminal « Urgence », donc des données médicales qui sont très riches et fiables avec de plus, le code postal pour remonter à l’information sur la pollution atmosphérique.









