Pneumologie
Pas de relation entre cuisine au bois et BPCO
Cuisiner ou se chauffer au bois ou au charbon n’entraîne pas de troubles obstructifs respiratoires conclue de façon surprenante une étude publiée dans la revue bleue, l’AJRCCM. D’après un entretien avec Annesi-Maesano Isabella.
- Baloncici/epictura
A une période où de plus en plus de données convergent vers la même conclusion, à savoir une association entre l’utilisation de combustibles solides ( bois, charbon ) pour la cuisine et le chauffage et l’apparition de BPCO et de troubles obstructifs, une étude va de façon surprenante à l’encontre de cette tendance : elle conclue que l'exposition domestique aux fumées de cuisine ou de chauffage ne semble pas associée à l'existence d'une obstruction bronchique.
Publiée dans la revue bleue (l’AJRCCM), cette étude qui se base sur la BOLD study a analysé les données de 18 554 adultes, recueillies par des questionnaires sur leur santé respiratoire et la présence d’éventuelles autres pathologies, sur l’usage du tabac et sur leur façon de se chauffer et de faire la cuisine. Spirométrie et test post-bronchodilatation pour évaluer la réversibilité de l’obstruction, ont complété les données.
OR à 1,20, mais IC de 0,95 à 1,53
Les résultats montrent donc qu’il n’y a pas de relation entre l’obstruction des voies respiratoires et l’utilisation de la biomasse. A noter qu’aucune différence n’apparaît en fonction des revenus. Mais plus surprenant par rapport aux données antérieures de la littérature, il n’est pas retrouvé pas d’impact non plus chez les non fumeurs chez qui une relation crachats pendant au moins 3 mois par an, tous les ans est établie avec l’utilisation de la biomasse. Pour Annesi-Maesano Isabella,directrice de recherche à L'INSERM et épidémiologiste, ces résultats ne sont pas convaincants et certains points épidémiologiques importants ne sont pas précisés comme la ventilation de l’habitation ou la durée de l’exposition. Le odd ratio pour l’association biomasse et BPCO est à 1,20 avec des IC de 0,95 à 1,53, mais non significatif.

En conclusion, il y a une tendance de causalité, l’étude n’exclut pas le rôle de la biomasse, mais son dessin ne permet pas de le mettre en évidence.








