Infectiologie

VIH : équivalence à long terme de 2 inhibiteurs de l’intégrase

Les taux à quatre ans de décès ou de progression vers le SIDA sont faibles mais comparable avec 2 trithérapies contenant 2 inhibiteurs de l’intégrase différents, le raltégravir ou l’éfavirenz.

  • shefkate/epictura
  • 30 Mai 2017
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    Au cours d’un suivi de 4 ans de malade traité pour infection à VIH, 6% des 415 patients traités par une trithérapie à base de raltégravir ont évolué vers un SIDA et 3% sont décédés, comparativement à 5% et 2%, respectivement, de 2 646 patients recevant une trithérapie à base d'éfavirenz.

    Ces données observationnelles de suivi à long terme sont publiées dans la revue Clinical Infectious Disease.

    Un registre sur 4 ans

    Une équipe de chercheur de l’université de Caroline du Nord a utilisé les données du Center for AIDS Research Network Integrated Clinical Systems et des Centers for Disease Control and Prevention pour estimer le risque quadriennal de maladie ou de mortalité liés au SIDA chez les adultes infectés par le VIH qui débutent une trithérapie avec soit raltégravir, soit de l’efavirenz en add-on de l'emtricitabine et du fumarate de tenofovir disoproxil.

    Un risque d’aggravation faible et comparable

    Le risque combiné à quatre ans d’apparition d’un SIDA ou d’un décès toute cause est de 9,9% parmi ceux qui ont commencé la trithérapie avec le raltégravir et de 8,1% parmi ceux qui ont commencé la trithérapie à base d'éfavirenz (NS).

    Après avoir pris en compte les abandons et les changements de traitement et d'autres facteurs confondants, le risque à quatre ans de survie ou de décès toute cause (analyse per protocole) ne se modifie pas de façon significative entre ceux qui ont commencé la trithérapie à base de raltégravir (7,2%) et ceux qui ont commencé celle à base d'éfavirenz (7,7%).

    En pratique

    Les trithérapies contenant un inhibiteur de l'intégrase offrent un bon contrôle virologique à court terme chez les personnes infectées par le VIH, mais on connaît moins bien leur efficacité comparative à plus long terme, en particulier en ce qui concerne les paramètres cliniques comme la progression de l’infection à VIH ou la mortalité toute cause.

    D'après les données obtenues dans les études randomisées à court terme sur le contrôle virologique, les principaux experts pensaient que les trithérapies à base de raltégravir pouvaient avoir un meilleur résultat clinique sur le long terme, or il n’en est rien dans cette étude observationnelle en vie réelle.

    Cette étude non comparative ne suffit pas à elle seule pour établir de nouvelles directives de traitement mais elle donne des éléments utiles en attendant d’autres études contrôlées sur le long terme.

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