Pneumologie
Exacerbations d’asthme : prédire l’efficacité de la corticothérapie avec les biomarqueurs
Adapter la corticothérapie systémique au cours des exacerbations d'asthme selon les biomarqueurs T2 est une pratique déjà connue. Un outil supplémentaire en combinant l’éosinophilie à la FeNO permet d’affiner davantage la personnalisation thérapeutique. D’après un entretien avec Arnaud BOURDIN.

Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2025, dans l’European Respiratory Journal, a cherché à démontrer la valeur pronostique des biomarqueurs T2 dans la réponse à la corticothérapie, au cours des exacerbations de l’asthme. Il s’agit d’une étude pilote observationnelle pour laquelle 50 patients asthmatiques de plus de 12 ans ont été inclus, ainsi que 12 témoins sains. Les patients ont tous bénéfice d’un dosage de leur éosinophilie sanguine et d’une mesure de leur FeNO. Les patients asthmatiques ont été évalués à J0 et 7 jours après une corticothérapie.. Le critère d’évaluation principal était le VEMS et les critères secondaires reposaient sur les symptômes et la réponse clinique des patients. Cette étude pilote anticipe un essai plus vaste visant à comparer la réponse clinque et biologique aux corticoïdes en fonctions des biomarqueurs inflammatoires.
Un design correct mais pas de scoop
Le professeur Arnaud BOURDIN, responsable du service Pneumologie, Allergologie et Oncologie thoracique du Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, explique que l’adaptation de la corticothérapie chez les asthmatiques en cours d’exacerbation en fonction de l’éosinophilie est une pratique déjà bien connue et que l’on sait déjà prédire l’efficacité de la corticothérapie chez les patients hyperéosinophiliques, puisque les éosinophiles sont la cible des corticoïdes. Ce biomarqueur annonce d’emblée que la corticothérapie sera efficace. Arnaud BOURDIN souligne la simplicité du design de ce travail, qui n’a pas comporté de bras placebo et qui a inclus un nombre modeste de patients, ce qui représente une limite, mais qui reste peu sensible car les résultats étaient attendus.
La Fe NO est une valeur prédictive supplémentaire
Arnaud BOURDIN précise toutefois que ce travail apporte un élément supplémentaire en intégrant la FeNO comme biomarqueur prédictif de l’efficacité de la corticothérapie au cours des exacerbations d’asthme. En effet, la combinaison de l’éosinophilie et de la FeNO permet d’apporter une valeur prédictive supérieure à celle de l’éosinophilie seule. La FeNO représente un outil plus moderne qui permet de mieux adapter à la stratégie thérapeutique.
En conclusion, ce travail est un élégant rappel du lien existant entre l’efficacité de la corticothérapie et l’hyperéosinophilie, au cours des exacerbations de l’asthme. La cerise sur le gâteau est la combinaison avec la FeNO qui affine la valeur prédictive de l’efficacité la stratégie thérapeutique.