Cardiologie
Insuffisance cardiaque à FEVG préservée : le tirzépatide réduit les risques chez l’obèse
Chez les patients obèses avec insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, un double agoniste du GIP/GLP1, le tirzépatide, diminue le risque d'aggravation de l'insuffisance cardiaque et améliore la qualité de vie.
- primipil/istock
L'obésité et son accumulation de graisse viscérale, responsable d’une inflammation chronique, est un facteur de risque majeur d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée. La chirurgie bariatrique, avec la réduction pondérable majeure qui y est associée, est susceptible de la stabiliser, de même que les agonistes du GLP1. Le tirzépatide, un double agoniste des récepteurs GIP et GLP-1, induit une perte de poids significative chez les patients obèses, supérieure à celle des agonistes du GLP1.
Dans cet essai SUMMIT, multicentrique, randomisé, en double aveugle, 731 patients avec insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée et indice de masse corporelle (IMC) ≥30 ont reçu, soit du tirzépatide, soit un placebo, sur une durée médiane de 104 semaines. Les résultats, publiés dans le New England Journal of Medicine, montrent que le tirzépatide réduit de 38% le risque d'un critère composite de décès cardiovasculaire ou d'aggravation de l'insuffisance cardiaque (9,9% vs 15,3% ; HR=0,62 ; IC 95 % [0,41-0,95] ; p=0,026).
Une amélioration clinique nette à confirmer dans la durée
De plus, une amélioration significative du score KCCQ-CSS, reflétant la qualité de vie liée à la santé, est observée à 52 semaines (différence entre les groupes de 6,9 points ; p<0,001). Les patients traités ont également une meilleure tolérance à l'effort et une réduction du poids corporel.
Les effets indésirables étaient principalement gastrointestinaux, conduisant à l'arrêt du traitement chez 6,3 % des patients sous tirzépatide contre 1,4 % sous placebo. Malgré ces effets, le profil de tolérance est jugé acceptable.
Un changement des pratiques ?
Les données proviennent d'un essai contrôlé multicentrique international de bonne taille, renforçant la représentativité des résultats. Des recherches supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour confirmer ces bénéfices à plus long terme et évaluer l'impact sur la mortalité globale.
Cette étude, méthodologiquement rigoureuse, suggère que le tirzépatide, avec une perte pondérale de 13,2% (versus 2,2% dans le groupe placebo) et une amélioration du périmètre de marche, pourrait devenir une option thérapeutique pour les patients obèses atteints d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée.
Le tirzépatide réduit significativement les événements cardiovasculaires et améliore la qualité de vie chez les patients obèses avec insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques dans cette population.








