Diabétologie
Diabète pancréatique : intérêt de l'ajout d'un inhibiteur de SGLT2
L'Empagliflozine, un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose 2 (SGLT2), pourrait être une option thérapeutique intéressante pour les patients pancréatectomisés, offrant des améliorations significatives de la glycémie à jeun et de la tolérance au glucose postprandiale.
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Une pancréatectomie totale peut être nécessaire pour traiter les tumeurs pancréatiques malignes ou d'autres affections graves. Les patients pancréatectomisés se retrouvent alors confrontés à un diabète pouvant être difficile à traiter. En effet, en plus d’une carence en insuline, comme pour un diabète de type 1, il existe également une carence en glucagon, une accélération de la vidange gastrique, et une possible malabsorption des graisses.
Une équipe danoise a étudié si l’empagliflozine, un inhibiteur de SGLT2, pouvait améliorer l’équilibre glycémique chez ces patients.
Diminution de la glycémie à jeun et post-prandiale
L'étude a inclus 10 patients pancréatectomisés et 10 participants sains, avec étude de la réponse glycémique lors d’un repas test. Chaque individu a reçu soit un placebo, soit de l’empagliflozine, en double aveugle. Les résultats ont montré que l'empagliflozine a induit une diminution significative de la glycémie à jeun chez les patients pancréatectomisés (5,0 ± 0,4 vs 7,9 ± 0,9 mmol/L, P = 0,007, moyenne ± SEM), ainsi qu'une réduction des excursions postprandiales de glucose, évaluées par l'aire sous la courbe ajustée à partir de la valeur de référence (1 080 vs 1 169 pmol/L × min, P = 0,014).
Une étude randomisée en double aveugle, en cross-over
Pour évaluer les effets de l'empagliflozine, les participants ont suivi un protocole strict comprenant des tests de repas liquide mixte, avec des prises d'empagliflozine de 25mg la veille au soir puis le matin du repas, ou un placebo, en double-aveugle. L’étude a été réalisée en cross-over, chaque individu réalisant deux repas tests, une fois avec du placébo, une autre fois avec de l’empagliflozine, sans savoir dans quel ordre. Les individus pancréatectomisés faisait leur injection habituelle d’insuline basale, mais ne faisait pas leur insuline rapide avant lors du repas test.
Conclusion
L'administration préalable d'empagliflozine a démontré des avantages significatifs en normalisant l'hyperglycémie à jeun et en améliorant la tolérance au glucose postprandiale chez les patients pancréatectomisés. Ces résultats prometteurs ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de traitement pour cette population à besoins spécifiques.
L’empagliflozine, dont l’effet passe principalement par une glycosurie, n’expose pas à un sur-risque d’hypoglycémie. De plus, en l’absence de sécrétion de glucagon, les patients pancréatectomisés ne devaient pas être exposés à un sur-risque d’acido-cétose avec cette molécule. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires, et évaluer l'efficacité à plus long terme ainsi que la sécurité de l'empagliflozine chez les patients pancréatectomisés.








