Rhumatologie

Arthrose : améliorer l’efficacité des acides hyaluroniques

Plusieurs acides hyaluroniques sont disponibles pour le traitement de l’arthrose, sans que l’on sache exactement comment ils marchent. Une étude rattache leur efficacité à la présence d’une molécule intra-articulaire.

  • GILE MICHEL/SIPA
  • 28 Novembre 2015
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    Les injections intra-articulaires d’acide hyaluronique sont utilisées depuis plusieurs années dans l’arthrose du genou avec des résultats contrastés, à la fois dans les études et dans la vie réelle. Les essais menés dans d’autres articulations que le genou sont également décevants.
    Une équipe de chercheurs de l’Université de Cornell, à New York a publié dans PLoS One ce qui pourrait en être la raison de l’efficacité ou de la non-efficacité de ces molécules.

    La lubricine fait la différence

    L’équipe de Lawrence Bonassar a découvert qu’une autre molécule intra-articulaire pourrait permettre d’ancrer l’acide hyaluronique à la surface du cartilage arthrosique pour permettre la mise de ce dernier dans un nouvel état physique autorisant une très faible friction. Il s’agit d’un phénomène assez proche de ce qui se passe quand une voiture fait de l’aquaplanning : la solution visqueuse d’acide hyaluronique en compression produit avec la lubricine un film de revêtement du cartilage qui diminue son coefficient de friction.
    L’implication de ce travail est que l’efficacité de l’acide hyaluronique dépendrait donc de la concentration de lubricine dans l’articulation au moment de l’injection. C’est ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines études sont négatives et d’autres sont positives.

    Vers une optimisation du traitement de l’arthrose

    Ces chercheurs « désintéressés » se sont immédiatement orientés vers la production d’un acide hyaluronique « optimisé », c’est-à-dire enrichi en lubricine. Celui-ci devrait être proposé très prochainement aux médecins des Etats-Unis, mais l’étude de PLoS n’a absolument pas testé la supériorité de ce nouvel acide hyaluronique.
    Un autre aspect prometteur de ce travail pourrait être de développer un biomarqueur à même d’évaluer la concentration de lubricine intra-articulaire. Ceci pourrait permettre de sélectionner les malades arthrosiques potentiellement répondeurs aux injections intra-articulaires d’acide hyaluronique.

     

    Bonnevie ED et al. Elastoviscous Transitions of Articular Cartilage Reveal a Mechanism of Synergy between Lubricin and Hyaluronic Acid. PLoS ONE 2015 10(11): e0143415. doi:10.1371/journal.pone.0143415

     

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