Cardiologie

Covid 19 et confinement : 2 ans de vie perdus pour les victimes d'infarctus

Les patients qui ont eu un infarctus du myocarde pendant le premier confinement en Espagne et au Royaume-Uni devraient vivre entre 1,5 et 2 ans de moins que ceux qui ont été victimes avant la crise sanitaire.

  • iStock/Liubomyr Vorona
  • 08 Juin 2023
  • A A

    Les pertes de chance pour les victimes d'accidents cardiaques durant les premiers confinements de la crise sanitaire se confirment. Les infarctus du myocarde nécessitent une prise en charge en urgence pour rétablir le flux coronaire. Tout retard peut entraîner des lésions irréversibles du myocarde, qui peuvent avoir des conséquences dramatiques à long terme sur la santé des patients.

    Selon une étude publiée dans une revue de la Société Européenne de Cardiologie, les patients ayant subi un infarctus du myocarde pendant le premier confinement en Espagne et au Royaume-Uni devraient vivre entre 1,5 et 2 ans de moins que ceux qui en ont été victimes avant la crise sanitaire.

    Cette étude, qui a été menée dans plusieurs pays européens, met en évidence les conséquences dramatiques de la pandémie de Covid-19 sur la santé des patients atteints de maladies cardiovasculaires. En effet, pendant la première vague de la pandémie, seulement 40% des patients victimes d'un infarctus du myocarde ont pu se rendre à l'hôpital, entraînant un retard dans leur prise en charge.

    Des statistiques alarmantes sur l'espérance de vie

    Les chercheurs ont comparé l'espérance de vie prévue des patients qui ont eu un infarctus du myocarde lors du premier confinement avec ceux qui ont eu un infarctus du myocarde au même moment l'année précédente. L'analyse britannique a comparé la période du 23 mars au 22 avril 2020 avec la période équivalente en 2019. L'analyse espagnole a comparé mars 2019 à mars 2020.

    Les résultats montrent que les patients du Royaume-Uni perdraient en moyenne 1,55 an de vie par rapport aux patients présentant un infarctus avant la pandémie. Les chiffres équivalents pour l'Espagne étaient de 2,03 années de vie perdues et d'environ un an et sept mois de vie en parfaite santé perdues.

    L'absence de prise en charge a aussi un coût économique élevé

    Les résultats de l'étude sont également alarmants sur le plan économique. Les patients atteints d'infarctus du myocarde ont été traités tardivement, ce qui a entraîné des conséquences à long terme sur la santé et des coûts économiques élevés pour la société.

    L'étude a estimé que la réduction de l'accès aux soins coronariens avait entraîné des coûts supplémentaires à vie estimés à 36,6 millions de livres sterling (41,3 millions d'euros) pour le Royaume-Uni et à 88,6 millions d'euros pour l'Espagne. Ces chiffres montrent que la pandémie de COVID-19 a non seulement un impact sur la santé des patients atteints de maladies cardiovasculaires, mais aussi sur l'économie des pays touchés.

    L'importance de poursuivre les traitements pour les maladies cardiovasculaires

    Les résultats de cette étude soulignent l'importance de poursuivre les traitements médicaux pour les maladies cardiovasculaires même pendant les périodes de confinement. "Il est crucial que les patients présentant des symptômes d'infarctus du myocarde soient traités immédiatement pour minimiser les lésions causées au muscle cardiaque et éviter des conséquences dramatiques à long terme sur leur santé", affirment-ils.

    Les chercheurs insistent pour que les gouvernements et les institutions de santé se mobilisent pour garantir l'accès aux soins nécessaires pour tous les patients dans toutes les situations, y compris pendant les périodes de pandémie. Les médecins et les professionnels de santé doivent également sensibiliser les patients atteints de maladies cardiovasculaires à l'importance de poursuivre leur traitement médical même en période de pandémie et à ne pas négliger les symptômes de crise cardiaque.

     

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.