Etude du microbiote

Les bactéries intestinales guideraient nos envies alimentaires

Des chercheurs américains ont analysé le rôle des bactéries intestinales sur nos envies alimentaires. Résultat : la présence de ces bactéries contribuerait à maintenir l'équilibre alimentaire et à lutter contre l'obésité. 

  • Par Léa Drouelle
  • CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA
  • 25 Aoû 2014
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    Il arrive parfois qu’on se focalise sur un plat en particulier. Cette envie est alors si intense qu’on refuse de manger quoique ce soit d’autre. Simple caprice ? Pas du tout ! Ce sont en fait nos bactéries intestinales qui, pour survivre, envoient des signaux moléculaires à notre cerveau et nous poussent à consommer tel ou tel aliment. Une récente étude publiée dans la revue Bioessays le prouve.

    Des envies différentes selon les bactéries
    Cela fait plusieurs années que les scientifiques se penchent sur la question du vaste univers de la flore intestinale, appelé microbiote. Deux équipes de chercheurs des universités de l’Arizona, de San Francisco et du Nouveau Mexique ont rassemblé les différentes expériences menées sur des souris ces dernières années. Les chercheurs américains ont remarqué que les bactéries présentes dans la flore intestinale ont des besoins nutritifs, nécessaires à leur croissance. Le microbiote envoie des signaux moléculaires au cerveau, qui joue un rôle intermédiaire entre le besoin des bactéries et ce que nous mangeons.
    Les chercheurs ont aussi constaté que les besoins ne sont pas les mêmes, suivant le type de bactéries. « Certaines préfèrent le gras, d’autres préfèrent le sucre », précise Carlo Maley, l’un des auteurs de l’étude. Ce dernier fait même référence à des algues, trouvées dans des bactéries identifiées dans le ventre de japonais ! Joël Doré, directeur de l’unité de recherche en microbiologie à l’Institut national de recherche en agronomie (INRA) explique cela par une différence d’ « écologies intestinales » qui seraient liées aux modes de vie des individus.


    Ecoutez le professeur Joël Doré
    , directeur de l’unité de recherche en microbiologie à l’INRA : « Il y a trois types d'écologie intestinale différente chez l'homme. »

    Un moyen efficace de lutter contre l’obésité

    Cette diversité est en fait essentielle, comme l’explique Joël Doré : « Une faible diversité de nutriments dans l’alimentation pourrait entraîner une faible diversité intestinale, ce qui est une conséquence de l’obésité mais aussi du diabète et des maladies cardiovasculaires.»


    Ecoutez Joël Doré
    , directeur de l’unité de recherche en microbiologie à l’INRA : « Un manque de diversité peut être une condition défavorable pour l'organisme..."

    Les bactéries intestinales sont donc essentielles pour conserver un équilibre alimentaire mais peuvent être aussi un moyen efficace de lutter contre l’obésité, conclut l’étude. Les chercheurs précisent tout de même qu’il reste « beaucoup de chemin à parcourir avant de comprendre et de décrypter toutes les fonctions complexes du microbiote. »

     

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    JDF