Pneumologie
Cancer bronchopulmonaire : un nez électronique pour le détecter dans l'haleine ?
Des scientifiques européens ont présenté, à Lille, un prototype de nez électronique qui serait capable de dépister précocement les cancers dans les bronches des patients à l’aide de l’analyse des composés organiques volatils (COVs) dans leur haleine.
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Radiographie pulmonaire, bilan sanguin, scanner du thorax… Plusieurs examens sont réalisés pour diagnostiquer un cancer bronchopulmonaire. L'enjeu est de trouver l'examen le plus simple et le plus performant tout en étant le moins dangereux et le moins coûteux pour pouvoir le répéter afin de réaliser un diagnostic précoce.
Récemment, des chercheurs du projet européen "Pathacov" ont dévoilé un prototype de "nez électronique", qui permettrait, d’ici "quelques années", de détecter des cellules cancéreuses grâce à l’odeur de l’haleine. L’appareil en question est transparent et est composé de capteurs développés pour déceler des composés organiques volatils (COVs).
"Lorsqu’un organe devient cancéreux, les COVs libérés changent"
Lors d’une conférence de presse au CHU de Lille, le pneumologue Régis Matran a expliqué que toutes les cellules humaines libéraient des composés organiques volatils (COVs), qui forment des odeurs. D’après Le Parisien, il a ajouté que "lorsqu’un organe devenait cancéreux, les COVs libérés changeaient" et "on parle alors de la signature moléculaire d’une maladie".
L’haleine des êtres humains est recueillie grâce au large "nez" bleu. Ensuite, un signal est "envoyé vers une base de données à distance", puis "analysé grâce à une intelligence artificielle", et "rendu lisible" facilement sur une interface, a précisé Justin Martin, doctorant à l’université de Liège. Il a ajouté que le "nez électronique" s’était montré efficace sur "des haleines artificielles" et devait désormais être testé sur des patients en milieu hospitalier.
Un dépistage "simple, non-invasif" chez son médecin
"Imaginez un nez électronique relié à un téléphone portable : les gens souffleraient dedans » et leur praticien verrait apparaître "un feu vert, signifiant pas de risque de cancer, ou un feu rouge", a indiqué Régis Matran. Afin de pouvoir tester et déployer l’appareil, les scientifiques vont devoir réduire ses dimensions. "
Notre espoir est de fournir des cabinets de médecine générale" en vue d’un premier dépistage "simple, non-invasif" des patients à risque, avant la survenue de symptômes, a déclaré le professeur Arnaud Scherpereel, chef du service de pneumologie oncologie thoracique au CHU de Lille.








