Pneumologie
Apnée du sommeil : pas plus de risque de cancer au global
L’impact des apnées du sommeil sur l’incidence du cancer n’est pas avéré. Il serait probablement différent en fonction de l’organe atteint par le cancer, sans que l’on puisse expliquer pourquoi.
- BVDC01/epictura
Selon une étude basée sur des données de registres de l’assurance maladie aux Etats-Unis, il n’existe pas de relation entre le fait d’avoir des apnées du sommeil et la survenue d’un cancer. En revanche, en fonction des organes atteints, il y a une augmentation du risque pour certains cancers et une diminution pour d’autres types de tumeurs.
L’association entre le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) et une incidence plus élevée de cancer a été suggérée par un certain nombre d’études épidémiologiques de cohorte. De plus, des travaux expérimentaux ont montré que l’exposition de cellules tumorales ou d’animaux porteurs de cancer à une hypoxie intermittente pouvait conduire à une augmentation de la croissance de la tumeur et de son pouvoir métastatique.
Pancréas, rein et mélanome
L’étude conduite par une équipe de chercheurs américains a été présentée au congrès de l’ATS (American Thoracic Society) et publiée dans Sleep. Elle concerne une population très importante puisque les données de l’assurance maladie de 5,6 millions de personnes couvrant la période de 2003 à 2012 ont été analysées. L’incidence de 12 types de cancers a été évaluée chez les individus avec un diagnostic de SAS. Si l’on considère tous les organes, cette étude ne retrouve pas d’association entre l’apnée du sommeil et le cancer.
En revanche, en prenant en compte chaque type de cancer, on observe une augmentation significative du risque pour les tumeurs du pancréas, du rein et le mélanome, alors que l’incidence est diminué pour les cancers de la prostate, du sein et du côlon.
Dans la même étude, les auteurs ont étudié une autre cohorte de patients qui avaient un diagnostic de cancer et chez qui le risque de développer une métastase et la mortalité ont été déterminés en fonction de la présence ou de l’absence d’un SAS. Les résultats montrent que la présence d’apnées n’est pas associée avec un risque accru de métastase ou de décès, une tendance à la diminution de la mortalité et du potentiel métastatique ayant même été constatée.
D’après un entretien avec le Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue au CHU d’Angers.

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