Onco-digestif
Cancer du côlon localisé : chimiothérapie adjuvante ou périopératoire ?
Chez les patients avec un cancer du côlon localement avancé, une chimiothérapie péri-opératoire permet une réponse tumorale mais n’améliore pas la survie sans récidive de la maladie par rapport à la chimiothérapie adjuvante.
- Istock/Mohammed Haneefa Nizamudeen
La chimiothérapie adjuvante associant du 5 fluorouracile et l'oxaliplatine pendant 6 mois après chirurgie pour les patients avec un cancer du côlon de stade III de stade II à haut risque est actuellement recommandée. La chimiothérapie péri-opératoire a montré une efficacité dans d'autres modèles tumoraux et il s'agit d'une piste pour améliorer le pronostic de ces patients avec des cancers du côlon.
Dans cette étude de phase III randomisée discutée à l’ASCO 2022, Dr Hu et Al ont montré que la chimiothérapie péri-opératoire par FOLFOX ou CAPOX permet une diminution du stade de la maladie sur la pièce opératoire mais n’améliorait pas la survie sans récidive de la maladie par rapport à la chimiothérapie adjuvante standard.
Une population sélectionnée radiologiquement
Dans cette étude, 752 patients sont randomisés pour recevoir une chimiothérapie par CAPOX ou mFOLFOX6, soit 3 mois avant la chirurgie et 3 mois après la chirurgie, soit 6 mois après la chirurgie. Dans le groupe chimiothérapie adjuvante, la chimiothérapie est réalisée ou non selon la décision de l'investigateur avec les résultats anatomopathologiques de la chirurgie. Les patients ont initialement une maladie classée comme localement avancé sur les données du scanner. À noter que cette étude a exclusivement été réalisée dans des centres chinois.
Avec un suivi médian de 32,5 mois, la survie sans récidive à 3 ans est de 78,7% (et IC à 95% = [73,8-83,5]) dans le groupe chimiothérapie péri-opératoire et de 76,6% (IC à 95% = [71,8-81,4]) dans le groupe chimiothérapie adjuvante (HR = 0,83, IC à 95% = [0,60-1,15], p = 0,138).
Pas de bénéfice de survie sans maladie
7% des patients dans le groupe chimiothérapie peropératoire sont en réponse complète et 19% d'entre eux ont une tumeur classée à bas risque au moment de la chirurgie (pT0-2 N0) contre 4% dans le groupe chimiothérapie adjuvante (p < 0,0001).
La survie globale à 3 ans est de 94,9% (IC à 95% = [92,1-97,7]) dans le groupe chimiothérapie periopératoire contre 88,6% (IC à 95% = [84,6-92,5]) dans le groupe adjuvant.
Pas de changement de standards
En l'absence d'amélioration de la survie sans récidive, qui était le critère de jugement principal de l'étude, il n'y a pas lieu de changer de nos standard.
Les données de sous-groupe seront toutefois intéressantes pour essayer de mettre en évidence une population qui bénéficierait davantage de la chimiothérapie néoadjuvante











