Onco-Digestif

Cholangiocarcinome HER2+ : une cible à ne pas rater

Chez les patients avec un cholangiocarcinome métastatique pré-traité et surexprimant HER2, l’association tucatinib et trastuzumab montre une activité antitumorale significative et un profil de tolérance satisfaisant.

  • jarun011/iStock
  • 12 Octobre 2023
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    Le cholangiocaricnome représente un modèle tumoral intéressant pour les thérapies ciblées avec plusieurs anomalies moléculaires accessibles à des traitements spécifiques. La surexpression d’HER2 est présente dans certaines séries chez 20 % des cholangiocarcinomes métastatiques. Les traitements anti HER2 sont développés depuis longtemps pour les patients atteints de cancer du sein ou de l’estomac.

    Dans cette étude de phase II publiée dans le Journal of Clinical Oncology, le Dr Nakamura et al. montrent que l’association tucatinib et trastuzumab permet d’obtenir des taux de réponse très encourageants avec un profil de tolérance tout à fait acceptable.

    Des réponses tumorales très significatives

    Sur les 30 patients inclus avec un cholangiocarcinome métastatique prétraité, le taux de réponse RECIST était de 46,7 % (IC 90 % = [30,8-63,0]), avec un taux de contrôle tumoral de 76,7 % (IC 90 % = [60,6-88,5]).

    Le suivi médian de 10,8 mois et le nombre limité de patients ne permet que peu de conclusions sur la survie mais le taux de survie globale à 12 mois estimé était de 53,6 % (IC 90 % = [36,8-67,8]). La médiane de survie sans progression était de 6,0 mois (IC 90 % = [5,5-6,9]).

    Un profil de tolérance déjà maitrisé

    Le profil de tolérance était comparable à celui observé dans les autres modèles tumoraux utilisant cette bithérapie anti-HER2. Les 2 effets secondaires les plus fréquents étaient la fièvre (43 %, dont 0 % de grade ≥ 3) et les diarrhées (40 %, dont 6,7 % de grade ≥ 3).

    Au total, 60 % des patients ont présenté un événement de grade ≥ 3 : angiocholite (10,0 %), anorexie (10,0 %) et nausées (10,0 %) pour les plus fréquents, en général sans lien avec le traitement. Il y a eu 1 arrêt de traitement pour toxicité, et aucun décès lié au traitement.

    Quel anti-HER2 utiliser ?

    La cible HER2 apparait actuellement comme une des plus intéressante pour prolonger la survie de nos patients, avec une qualité de vie conservée au vu des profils de tolérance favorable des anti-HER2 par rapport à la chimiothérapie.

    Les études avec les anticorps anti-HER2 (trastuzumab deruxtecan et zanidatamab) montrant des résultats proches, des études sur de plus grand nombre de patients et comparatives seront nécessaire pour affiner la séquence de traitement de nos patients.

     

     

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