Cardiologie
Les femmes bodybuildeuses ont un risque plus élevé de mort cardiaque subite
La mort cardiaque subite représente une proportion très élevée des décès chez les femmes bodybuildeuses, en particulier chez les professionnelles.
- Par Diane Cacciarella
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- jacoblund/iStock
Un pourcentage inquiétant. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue European Heart Journal, 31 % des décès recensés chez les femmes pratiquant le bodybuilding sont dus à une mort cardiaque subite. Et le risque serait encore plus important chez les athlètes professionnelles.
Bodybuilding : des pratiques parfois dangereuses pour la santé
“Les culturistes, femmes et hommes, s'entraînent souvent de manière intensive et recourent à des stratégies de jeûne et de déshydratation pour atteindre des performances physiques exceptionnelles, souligne le Dr Marco Vecchiato, l’un des auteurs, dans un communiqué. Certains prennent également des substances améliorant les performances. Ces stratégies peuvent avoir de graves conséquences sur le cœur et les vaisseaux sanguins.”
Pour évaluer les risques de ce sport, les chercheurs ont recensé 9.447 culturistes ayant participé à au moins un événement de la Fédération internationale de fitness et de culturisme entre 2005 et 2020. Ils ont ensuite identifié ceux qui étaient décédés ainsi que la cause de leur mort.
Bodybuilding : un risque 20 fois plus élevé de mort cardiaque subite chez les professionnelles
Ainsi, les scientifiques ont recensé 32 décès chez les participantes, survenu quand elles avaient 42 ans en moyenne. La mort cardiaque subite était la cause la plus fréquente, avec 31 % des décès. Et pire encore chez les athlètes professionnelles, pour lesquelles ce risque était 20 fois plus élevé que chez les amatrices.
"Cette étude rappelle que la recherche d'une musculature et d'une minceur extrêmes, bien que souvent valorisée, peut avoir un impact négatif sur la santé, notamment cardiovasculaire, indique le Dr Marco Vecchiato. La sensibilisation à ces risques est essentielle pour promouvoir des pratiques d'entraînement plus sûres, de meilleures décisions et une approche plus axée sur la santé en compétition." Beaucoup de bodybuildeuses ne se perçoivent pas comme à risque, précise-t-il, alors que "les données suggèrent le contraire".
Autre constat : 13 % des décès étaient liés à un suicide ou à un homicide chez les participantes, soit quatre fois plus que chez les hommes bodybuildeurs. "Cette différence frappante suggère qu'au-delà des risques cardiovasculaires, les athlètes féminines dans cette discipline peuvent être confrontées à des pressions psychosociales spécifiques, possiblement liées aux attentes en matière d'image corporelle, à la consommation de substances pour améliorer la performance ou aux exigences extrêmes du sport”, analyse le Dr Marco Vecchiato, qui espère que ces travaux contribueront à l'amélioration de la santé cardiaque des bodybuildeuses.










