Immunothérapie

Traitement du cancer : pourquoi il faut préserver les ganglions lymphatiques

Et si enlever les ganglions pendant une opération du cancer affaiblissait nos défenses ? De nouvelles recherches révèlent leur rôle central dans l’efficacité de l’immunothérapie, ouvrant la voie à des stratégies médicales plus ciblées.

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  • 17 Septembre 2025
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    Souvent considérés comme de simples filtres du système immunitaire, les ganglions lymphatiques pourraient bien être les véritables centres stratégiques de notre défense contre le cancer et les infections chroniques. C'est ce que révèlent deux études publiées dans Nature Immunology par des chercheurs du Peter Doherty Institute for Infection and Immunity, en Australie.

    Un rôle central dans l'activité des cellules T

    Les scientifiques, dirigés par le professeur Axel Kallies de l’Université de Melbourne, ont découvert que les ganglions offrent un environnement unique permettant aux cellules T dites "souches" de survivre, de se multiplier et de se transformer en cellules tueuses capables de combattre les tumeurs ou les virus. "Les ganglions lymphatiques ne sont pas de simples salles d’attente passives pour les cellules immunitaires. Ils forment et éduquent activement les cellules T, avant de les envoyer en mission", explique le professeur Kallies dans un communiqué.

    Les études soulignent aussi que ces cellules ne se développent pas aussi efficacement dans d'autres organes immunitaires, comme la rate. Cela positionne les ganglions comme des acteurs incontournables dans la réussite des immunothérapies, notamment les traitements par blocage des points de contrôle (checkpoint inhibitors) ou les thérapies CAR-T.

    Des pistes pour améliorer l'immunothérapie

    Mais cette découverte pose aussi une question clé : que se passe-t-il lorsque les ganglions sont retirés lors d’une chirurgie du cancer, une pratique courante pour éviter la propagation des tumeurs ? Pour le professeur Kallies, "cela pourrait involontairement affaiblir la réponse immunitaire et réduire l’efficacité des traitements". Il plaide ainsi pour une réflexion sur la conservation des ganglions lors des interventions chirurgicales.

    Le Dr Carlson Tsui, qui a participé à l’étude, ajoute que ces travaux identifient "des signaux moléculaires clés qui régulent les cellules T souches et leur capacité à produire des cellules tueuses efficaces". Cela pourrait ainsi guider le développement de nouvelles approches pour renforcer les immunothérapies.

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