Neurologie
Maladie d’Alzheimer : les chats peuvent aussi être touchés et cela pourrait aider la médecine humaine
Les chats peuvent développer une démence, similaire à la maladie d’Alzheimer. Comprendre la maladie et son développement chez les félins pourrait aider les scientifiques à étudier la pathologie chez l’humain.

- Par Mégane Fleury
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- Petra Richli/istock
Les chats aussi peuvent souffrir de démence. Dans European Journal of Neuroscience, des chercheurs de l’université d’Edimbourg racontent avoir découvert une accumulation de la protéine bêta-amyloïde toxique dans le cerveau des chats atteints de la pathologie, l'une des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer chez l’humain. Selon eux, ces similitudes avec le félin pourraient aider la recherche scientifique.
Maladie d’Alzheimer : des similitudes entre les cas humains et félins
D’après les auteurs, de nombreux chats âgés développent une démence. Elle se manifeste par des changements comportementaux comme l’augmentation des vocalisations ou miaulements, de la confusion et des troubles du sommeil, "des symptômes similaires à ceux observés chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer", précisent-ils. Dans leur étude, ils ont analysé le cerveau de 25 félins après leurs décès, dont certains avaient des signes de démence. "Des images microscopiques puissantes ont révélé une accumulation de bêta-amyloïde dans les synapses (connexions entre les cellules cérébrales) de chats âgés et de chats atteints de démence", observent-ils.
Ces connexions sont essentielles pour le bon fonctionnement du cerveau. "Leur perte est un indicateur fiable d'une diminution de la mémoire et des capacités cognitives chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer", complètent les auteurs écossais.
Comment les chats pourraient améliorer la compréhension de la démence chez l’humain ?
Au cours de leur analyse, les chercheurs ont également constaté que les astrocytes et la microglie, des cellules importantes pour le cerveau, "mangeaient" les synapses affectées. "Ce processus, appelé élagage synaptique, est important pendant le développement cérébral, mais peut contribuer à la perte de synapses dans la démence", estiment les scientifiques. Selon eux, ces observations sont précieuses : elles vont permettre de mieux comprendre et de traiter la démence chez les chats, mais compte tenu des similitudes avec la pathologie chez l’humain, elles pourraient aussi "contribuer au développement de futurs traitements pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer".
Aujourd’hui, la plupart des travaux sur la maladie d'Alzheimer se basent sur des modèles de rongeurs génétiquement modifiés. "Les rongeurs ne développent pas naturellement de démence, précisent les auteurs. L’étude des chats atteints de démence pourrait faire progresser les connaissances." Dans ses conclusions, le Dr Robert McGeachan, responsable de l'étude à la Royal School of Veterinary Studies de l'Université d’Édimbourg, rappelle que la démence est une "maladie dévastatrice". Avec ces recherches, il espère pouvoir offrir un modèle de laboratoire plus précis pour la recherche, bénéfique pour les félins et les humains.