Cognition

Alzheimer : un test en seulement 15 min pour savoir si vous êtes à risque

Ce test auto-administré et développé par des chercheurs américains, permet d'identifier en quelques instants les signes précurseurs et ténus de la démence et de la maladie d'Alzheimer. 

  • Par le Dr Jérôme Berger
  • Feodora Chiosea/iStock
  • 06 Déc 2022
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    En vieillissant, il est possible que des pertes de mémoire et une désorientation puissent survenir, sans lien avec une démence sénile ou avec la maladie d'Alzheimer. Pour déterminer si ces problèmes de mémoire sont une conséquence normale de l’âge ou un signe de maladie neurodégénérative, le seul moyen passait par des examens cliniques, notamment des tests de mémoire. Pour certains patients, une IRM cérébrale ainsi qu’une ponction lombaire avec un dosage de marqueurs spécifiques de la maladie d'Alzheimer étaient nécessaires.

    Depuis 2021, le diagnostic de la maladie d'Alzheimer et de la démence est devenu plus facile, grâce aux chercheurs du Wexner Medical Center, de la faculté de médecine et de la faculté de santé publique de l’université de l’Etat d’Ohio. Dans une étude, ils expliquaient avoir mis au point un nouveau test précoce. Appelé SAGE (Self-Administered Gerocognitive Examination), il peut détecter des signes précurseurs et subtils de démence. 

    "Plus la déficience cognitive est détectée tôt, plus les traitements sont efficaces"

    "De nouvelles thérapies de modification de la maladie sont disponibles et d'autres sont en cours d'évaluation dans le cadre d'essais cliniques. Nous savons que plus la déficience cognitive est détectée tôt, plus le patient a de choix de traitement et plus les traitement sont efficaces", a déclaré le Dr Douglas Scharre, directeur de la division de neurologie cognitive du Wexner Medical Center de l’Ohio et auteur principal de l'étude. Les chercheurs notent que le test ne permet pas de diagnostiquer définitivement la maladie d'Alzheimer. Cependant, il permet aux médecins d'obtenir une base de référence de la fonction cognitive d'un patient, leur permettant ainsi de suivre leur mémoire et leurs capacités de réflexion au fil du temps. "Souvent, les médecins de premier recours ne reconnaissent pas les déficits cognitifs subtils lors des visites de routine", a précisé le Dr Scharre.

    Déclin cognitif : un test rapide et fiable

    Pour développer le test SAGE, les chercheurs ont suivi 665 patients pendant huit ans et les ont testés à plusieurs reprises. Parmi ceux-ci, 164 patients présentaient une déficience cognitive légère au début de l'étude. Cela s'est transformé en démence chez 70 d'entre eux. Sur une période de trois à quatre ans, il s’agit d’un taux de conversion de 43 %, ce qui est similaire aux taux d'autres études menées dans des centres universitaires, a déclaré le Dr Scharre. La répartition des diagnostics de démence comprenait 70 % de démence de la maladie d'Alzheimer, 7 % de démence à corps de Lewy et 9 % de démence vasculaire pure ou mixte.

    Les résultats ont montré que SAGE pouvait identifier avec précision, en 10 à 15 minutes, les patients atteints de troubles cognitifs légers qui ont finalement reçu un diagnostic de démence, au moins six mois plus tôt que la méthode de test la plus couramment utilisée, le Mini-Mental State Examination (MMS) ou test de Folstein. 

    L'importance du suivi du score cognitif

    "Chaque fois que vous ou un membre de votre famille remarque un changement dans votre fonction cérébrale ou votre personnalité, vous devriez passer ce test, a conseillé le Dr Scharre. Si cette personne passe le test tous les six mois et que son score baisse de deux à trois points sur un an et demi, il s’agit une différence significative, et son médecin peut utiliser cette information pour prendre de l’avance sur l’identification des causes de la perte cognitive et pour prendre des décisions de traitement." 

    Sur la base de l'évolution du score cognitif, les médecins et les familles sont en mesure de décider s’il est temps d'agir en fonction des besoins de sécurité et de surveillance des personnes atteintes de ce trouble. "Il peut s’agir, par exemple, d’une surveillance des médicaments, d’une aide financière, d’une limitation de la conduite automobile, de la mise en place de procurations durables et d’autres dispositions juridiques ou fiduciaires, d’un changement des conditions de vie et d’un soutien accru aux soins" a conclu le chercheur.

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    JDF