Psychologie
Accouchement difficile : et si c’était lié à des traumatismes infantiles ?
Les femmes ayant vécu de multiples expériences négatives durant leur enfance connaissent des accouchements plus difficiles.
- Par Geneviève Andrianaly
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"Les traumatismes infantiles sont associés à des problèmes de santé et à des difficultés sociales à l'âge adulte. Cependant, les recherches sur le lien entre les expériences négatives pendant l’enfance et les issues périnatales restent limitées", selon des scientifiques de l’université d'Uppsala (Suède). C’est pourquoi ils ont réalisé une étude afin d’examiner si les événements traumatiques influençaient le déroulement du travail et de l'accouchement.
Prééclampsie, césarienne, hémorragies : plus de risque chez les femmes ayant subi des traumatismes infantiles
Dans le cadre des travaux, l’équipe a recruté et demandé à 1.253 femmes, âgées en moyenne de 32 ans, de remplir trois questionnaires en début de grossesse. Les participantes ont été suivies un an après la naissance. Les questionnaires portaient sur les traumatismes infantiles, le mode d'accouchement et les complications obstétricales. Les types de traumatismes étudiés incluaient les traumatismes physiques et émotionnels, la négligence physique et émotionnelle, et les dysfonctionnements familiaux. À partir des réponses, les volontaires ont été réparties en trois groupes selon le nombre d'expériences traumatisantes rapportées : 0 traumatisme, 1 à 3 traumatismes et 4 traumatismes ou plus.
Les résultats, publiés dans la revue Plos One, révèlent que 42 % des femmes ont déclaré n'avoir subi aucun traumatisme infantile, tandis que 46 % en ont déclaré 1 à 3 et 12 % 4 ou plus. Globalement, les risques d’accouchement difficile étaient les plus élevés pour les femmes ayant subi quatre traumatismes ou plus. Chez elles, le risque de prééclampsie était quatre fois plus élevé. Par rapport au groupe n’ayant vécu aucune expérience négative durant l’enfance, ces patientes étaient deux fois plus susceptibles d’accoucher par césarienne. L'incidence des hémorragies obstétricales (plus de 1.000 ml) était plus de trois fois supérieure. Quant au recours aux antibiotiques, il était trois fois plus fréquent que dans le groupe témoin.










