Obésité

La perte de poids facilite le renouvellement cellulaire

L'élimination des cellules endommagées et vieillissantes, qui s'accumulent dans les tissus, et une augmentation du métabolisme des graisses nocives surviennent après avoir perdu du poids.

  • Liubomyr Vorona/iStock
  • 10 Jul 2025
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    On le sait : la perte de poids améliore significativement la santé métabolique et cardiovasculaire des personnes obèses. "Le remodelage du tissu adipeux est au cœur de ces effets cliniques variés et importants. Cependant, les mécanismes sous-jacents restent étonnamment méconnus, ce qui freine les avancées thérapeutiques", ont indiqué des chercheurs de l’Imperial College London (Angleterre). C’est pourquoi ces derniers ont, pour la première fois, cartographié de façon détaillée des modifications induites par la perte de poids sur le tissu adipeux humain dans le cadre d’une étude parue dans la revue Nature.

    Perte de poids : le recyclage des graisses et l’élimination des cellules sénescentes sont déclenchés

    Pour mener à bien les travaux, l’équipe a comparé des échantillons de tissu adipeux d’adultes en bonne santé à des échantillons de patients souffrant d'obésité sévère, à savoir présentant un IMC supérieur à 35, ayant subi une chirurgie bariatrique. Le groupe ayant perdu du poids s’est vu prélever de la graisse pendant l'intervention et plus de cinq mois après celle-ci, après quoi les participants avaient perdu en moyenne 25 kg. Au total, 171.247 cellules prélevées sur 70 personnes ont été recueillies. Par la suite, les scientifiques ont analysé l'expression génétique des cellules. De manière inattendue, ils ont découvert que la perte de poids déclenchait la dégradation et le recyclage des graisses appelées lipides. "Ce processus de recyclage pourrait être responsable de la combustion d'énergie et de l'inversion de l'accumulation nocive de lipides dans d'autres organes comme le foie et le pancréas."

    Autre constat : la perte de poids éliminait les cellules sénescentes, des cellules vieillissantes et endommagées qui s'accumulent dans tous les tissus. Ces dernières sont nocives car elles ne fonctionnent plus correctement et émettent des signaux qui entraînent une inflammation et des cicatrices tissulaires. Cependant, les auteurs ont observé que la perte de poids n'améliorait pas les effets de l'obésité sur certains aspects du système immunitaire. En effet, les cellules immunitaires inflammatoires, qui infiltraient la graisse des personnes obèses, ne se rétablissaient pas complètement, même après une perte de poids. "Ce type de mémoire cellulaire inflammatoire pourrait être néfaste à long terme en cas de reprise de poids."

    D’autres études pour mieux comprendre comment la perte de poids améliore la santé au niveau moléculaire

    Selon les chercheurs, des travaux complémentaires doivent être menés pour déterminer si le recyclage des graisses est lié aux effets positifs de la perte de poids sur la santé, comme la rémission du diabète de type 2. "En approfondissant notre compréhension de ces processus, l'étude pourrait ouvrir la voie à des thérapies innovantes reproduisant les effets de la perte de poids, aidant potentiellement les personnes atteintes de diabète de type 2 à gérer leur maladie ou à entrer en rémission", ont-ils conclu.

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    JDF