Enquête

Médicaments amaigrissants : y a-t-il un risque de pancréatite ?

Des médicaments contre l'obésité comme Ozempic ou Wegovy, qui ciblent les récepteurs GLP-1, font l’objet d’une enquête au Royaume-Uni après des centaines de signalements de pancréatites aiguës. Aucun lien formel n'a toutefois encore été établi.

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  • 10 Jul 2025
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    Ozempic, Munjaro, Wegovy... Ces nouveaux traitements injectables, désormais notoires, ont bouleversé la prise en charge du surpoids et de l’obésité, mais de récentes alertes sur leurs effets secondaires ici et relancent le débat. Au Royaume-Uni, les autorités de santé viennent d’ouvrir une enquête sur de possibles atteintes du pancréas liées à ces médicaments, rapportent plusieurs médias britanniques.

    Des signalements de pancréatites en hausse

    Selon The Guardian, près de 400 cas de pancréatites aiguës – une inflammation soudaine du pancréas – ont ainsi été signalés chez des patients prenant des agonistes des récepteurs GLP-1, une molécule qui agit sur l’appétit et la glycémie, utilisée à la fois dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité. Parmi ces signalements, 181 concernent le Mounjaro, à base de tirzépatide, un principe actif qui cible à la fois les récepteurs GLP-1 et GIP pour renforcer son effet. Dix décès auraient même été enregistrés, bien qu’aucun lien formel n’ait encore été établi.

    En charge de l’enquête, l’agence britannique du médicament (MHRA) et la société Genomics England cherchent à comprendre si des prédispositions génétiques pourraient expliquer ces réactions graves. "Nous pensons qu’il existe un vrai potentiel pour réduire ces effets, car de nombreux effets indésirables ont une origine génétique", explique le professeur Matt Brown, généticien chez Genomics England, à la BBC.

    Les patients de plus de 18 ans touchés au Royaume-Uni sont donc invités à se faire connaître via la plateforme Yellow Card pour éventuellement participer à une étude. Ils devront fournir un échantillon de salive, que les chercheurs analyseront pour repérer d’éventuels marqueurs génétiques associés aux cas graves de pancréatite.

    "Pas de preuve claire" entre les médicaments et les troubles

    Malgré l’inquiétude suscitée par ces signalements, les autorités appellent à la prudence dans leur interprétation. "Il n'y a pas de preuve claire que ces médicaments causent directement des dommages au pancréas", note la revue Science Alert, précisant que tous les traitements peuvent entraîner des effets secondaires rares, d'autant plus lorsqu'ils sont utilisés à grande échelle.

    Ces médicaments restent, pour l’heure, approuvés pour une utilisation sous surveillance d’un médecin. En revanche, leur usage hors prescription médicale ou via des circuits parallèles est fortement déconseillé. "Même si vous pensez être certain de ce que vous achetez – ce qui est impossible –, ces traitements ne conviennent pas à tout le monde", rappelle Science Alert.

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    JDF