Famille

Natalité : le désir d’enfant recule depuis 20 ans

Chez les nouvelles générations, le nombre d’enfants souhaités diminue, ce qui se traduit par une baisse de la natalité.

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  • 09 Jul 2025
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    Les Français veulent moins d’enfants. C’est le constat fait par une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined). Dans le cadre de celle-ci, un échantillon représentatif de 12.800 hommes et femmes, âgés de 18 à 79 ans et résidant en logement ordinaire en France hexagonale, ont été interrogés par téléphone ou en ligne par le biais d’un questionnaire sur l’histoire conjugale et familiale, les relations avec leurs parents et leurs enfants, les rôles de genre, les intentions de fécondité. Ensuite, une comparaison avec des questions quasi identiques posées en 1998 et en 2005 a été faite pour décrire l’évolution depuis 25 ans.

    Le nombre idéal d'enfants était de 2,3 en moyenne en 2024, contre 2,7 en 1998

    Les résultats ont révélé une diminution importante du nombre idéal d’enfants dans une famille en 25 ans, passant de 2,7 à 2,3 enfants en moyenne. En 2024, le nombre d’enfants souhaités par les femmes est nettement plus faible que le nombre idéal d’enfants dans une famille : "les femmes âgées de 18 à 24 ans souhaitent avoir 1,9 enfant en moyenne, celles de 25 à 34 ans en souhaitent." Mais en réalité, les choses sont différentes. "En 2005, le nombre d’enfants souhaités par les femmes nées dans les années 1970, alors âgées de 25 à 34 ans, dépassait de 0,5 enfant en moyenne le nombre d’enfants qu’elles ont finalement eus. La baisse du nombre d’enfants souhaités entre 2005 et 2024, de 0,6 enfant pour les femmes de moins de 30 ans, laisse donc présager une diminution de la descendance finale pour les générations nées après 1985, même si l’écart entre intentions et réalisation se réduit."

    Selon le rapport, la réduction des intentions de fécondité est beaucoup plus marquée pour les jeunes adultes de moins de 30 ans : le nombre total d’enfants souhaités a diminué de 0,6 enfant en moyenne en 20 ans. Chez eux, le modèle de la famille à deux enfants reste dominant même si elle est "perçue comme un maximum, non comme un minimum". En outre, la proportion de jeunes adultes qui sont incertains quant au fait de savoir s’ils ou elles veulent avoir des enfants est élevée. "Parmi les personnes sans enfant, 17 % des moins de 25 ans et 20 % des 25-29 ans hésitent sur la réponse à apporter à la question."

    Natalité : pourquoi les jeunes souhaitent-ils moins d’enfants ?

    Cette baisse du désir d’enfant, et donc de fécondité, chez les personnes de 25 à 39 ans, de tout sexe, âge, pays de naissance, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle et niveau de vie, serait liée à une conception égalitaire des rôles des femmes et des hommes dans la société. Cette opinion n’était pas observée en 2005. Autre explication : l’incertitude croissante concernant l’avenir à cause des inquiétudes sur le changement climatique, la crise économique, l’affaiblissement de la démocratie et les perspectives pour les générations futures. "Quel que soit le phénomène considéré, près de la moitié des personnes de 25-39 ans se disent 'très' inquiètes. Seule une petite minorité (moins de 15 %) se dit 'pas très' ou 'pas du tout' inquiète."

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    JDF