Affection de longue durée
Prise en charge du diabète : ce qui pourrait changer
En raison d’une prévalence du diabète et des dépenses associées en hausse, la Cour des comptes veut réformer la prise en charge de la maladie, en misant sur la prévention et le dépistage.

- Par Geneviève Andrianaly
- Commenting
- Kongga/iStock
Après s’être penchée sur la prévention de l'obésité, la Cour des comptes a récemment examiné une nouvelle pathologie : le diabète. Pour rappel, cette maladie, qui est reconnue affection de longue durée (ALD), se caractérise par une hyperglycémie chronique, pouvant altérer les nerfs et les vaisseaux et entraîner à terme des complications (atteintes rénales, neurovasculaires, dentaires, cardio-vasculaires). Depuis plusieurs années, le diabète de type 2, qui prédomine largement et constitue 92 % des cas, connaît une forte croissance. Et pour cause, 3,8 millions de patients bénéficiaient d’un traitement en 2023, selon les chiffres de Santé publique France.
Une explosion des dépenses liées au diabète
"Même si la progression du diabète en France reste faible par rapport à celle des autres pays, le niveau de dépenses de santé qui lui sont imputables continue d’augmenter. En cause principalement, le vieillissement de la population, qui entraîne à la fois une augmentation du nombre de patients atteints de diabète et du nombre de patients présentant des complications de la maladie. (…) Le diabète, en particulier de type 2, apparaît de surcroit comme la maladie chronique qui touche le plus les personnes défavorisées, imposant la prise en compte dans les politiques publiques des inégalités sociales et territoriales."Étant donné que les indicateurs de qualité de la prise en charge, notamment précoce, du diabète restent insatisfaisants, le niveau de dépenses de santé qui lui sont imputables ne cesse d’accroître. "Le nombre de personnes diabétiques prises en charge représente, selon l’Assurance maladie, une dépense totale de 10,2 milliards d’euros, soit 5,3 % de l’ensemble des dépenses d’assurance maladie obligatoire", signale la Cour des comptes dans un récent communiqué. En 2021, près de 30 % des personnes nouvellement prises en charge pour diabète présentaient une maladie déjà avancée alors que cette maladie peut être détectée précocement par l’identification de facteurs de risque, comme l’âge ou le poids. Ainsi, afin de faire des économies, la Cour des comptes appelle les pouvoirs publics à réformer la prise en charge de cette affection par l'Assurance Maladie, en misant sur la prévention des causes et des facteurs d'évolution du diabète. "Le dispositif Mon bilan prévention pourrait constituer l’occasion d’un dépistage à la fois plus systématique et ciblé vers les populations à risque." La Cour des comptes souligne également la nécessité d’avoir recours aux dispositifs de parcours de soins développés par les acteurs du système de santé, comme le service d’accompagnement à distance Sophia de l’assurance maladie, le dispositif des infirmières de l’association Asalée, ou encore des programmes d’éducation thérapeutique financés par les agences régionales de santé (ARS) sur le fonds d’intervention régional (FIR). L’objectif ? Aider les patients à changer leur mode de vie.Une prise en charge précoce pour modifier le mode de vie des patients