Pollution

Microplastiques : faut-il se méfier des lave-vaisselles ?

Laver ses boîtes en plastique dans un lave-vaisselle libère des millions de particules dans les eaux usagées. Une étude australienne alerte sur cette source invisible de pollution et appelle à repenser nos habitudes.

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  • 09 Jul 2025
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    Un geste aussi banal que nettoyer au lave-vaisselle ses boîtes alimentaires en plastique, plus communément appelées Tupperware, pourrait avoir des conséquences inattendues pour l’environnement et, au bout de la chaîne alimentaire, notre santé. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’Université du Queensland, en Australie, qui met en lumière une source méconnue de pollution aux microplastiques (moins de cinq millimètres de diamètre) et aux nanoplastiques (moins d’un micromètre).

    Près d’un million de particules libérées à chaque lavage

    Le Dr Elvis Okoffo, chercheur à l’institut Queensland Alliance for Environmental Health Sciences, est formel : "Nous avons démontré que les contenants et ustensiles en plastique lavés au lave-vaisselle libèrent des particules de plastique". Son équipe a analysé les effets combinés de la chaleur (jusqu'à 70°C), des détergents et de l'abrasion mécanique lors du lavage. Résultat, selon un communiqué de l'université : un seul cycle contenant un chargement complet d’objets en plastique peut relâcher dans la nature jusqu'à 920.000 particules à travers les eaux usées, soit 33 millions de particules par ménage et par an dans le monde.

    En termes de poids, cela représente environ 6 milligrammes de plastique par personne et par an, "soit l’équivalent du quart d’un grain de riz". Un chiffre certes faible, reconnaît le Dr Okoffo : "La masse totale libérée est minime par rapport à d’autres sources connues de pollution plastique". Mais les experts insistent sur les effets cumulatifs et invisibles de ces gestes du quotidien.

    Quelles solutions concrètes ?

    D’après l’étude, publiée dans la revue ACS ES&T Water, 58 % des foyers australiens utilisent régulièrement un lave-vaisselle. Face à ce constat, les scientifiques suggèrent plusieurs pistes : concevoir des plastiques plus résistants à la dégradation lors du lavage, intégrer des filtres aux appareils ménagers pour piéger les microparticules, ou encore repenser nos usages. Autrement dit, laver nos Tupperware à la main ou privilégier des matériaux plus durables, comme le verre.

    "Mieux vaut empêcher ce polluant d'entrer dans l’environnement que de mettre en place des solutions coûteuses une fois qu’il est déjà relâché", rappelle Dr Okoffo. Et de conclure : "De petits changements, multipliés par des millions de foyers, peuvent réduire le fardeau mondial de la pollution plastique."

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    JDF