Un héritage génétique

Pourquoi certaines personnes ne grossissent pas ?

Une mutation génétique serait responsable de la capacité de l’organisme à ne pas prendre de poids. 

  • Par Mégane Fleury
  • spukkato/istock
  • 09 Jul 2021
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    Certaines personnes doivent batailler pour perdre deux ou trois kilos, alors que d’autres gardent la ligne sans effort. Le fait de prendre du poids ne serait pas seulement lié à l’alimentation, la pratique sportive ou le hasard : la génétique y contribue ! Dans une étude parue dans la revue spécialisée Science, des chercheurs expliquent avoir découvert une mutation génétique liée à la prise de poids. 


    Un poids plus faible et un risque d’obésité réduit 

    Cette recherche a été réalisée grâce à l’analyse du patrimoine génétique de plus de 645 000 personnes, recrutées aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-Uni. Cela leur a permis d’identifier une mutation génétique du gène GPR75. Les personnes qui en sont dotées pèsent généralement moins lourd. Dans cette étude, elles pesaient 5,3 kilos de moins que la moyenne. Leur risque d’obésité est réduit de 54%. Au total, les scientifiques estiment qu’une personne sur 2 500 est porteuse de cette variation génétique. 


    Des résultats prouvés sur les animaux

    Dans une seconde partie de l’étude, les scientifiques ont testé l’effet de cette mutation génétique sur des souris. Ils l’ont reproduit dans le patrimoine génétique d’une partie des rongeurs, puis ont observé leur courbe de poids, en la comparant à un groupe de contrôle. Les souris modifiées génétiquement ont pris en moyenne 25% de poids en moins, en comparaison à celles qui possédaient un gène GPR75 complètement actif. "Même si ce n’est toujours pas clair si la minceur des animaux est liée à des effets sur la consommation énergétique, la dépense ou les deux, cette étude prouve que GPR75 est impliqué dans le contrôle de la balance énergique et que bloquer son signal devrait déboucher sur une perte de poids", estiment Giles Yeo and Stephen O’Rahilly, les co-auteurs de la recherche. 


    Une alimentation équilibrée reste nécessaire

    Si les personnes disposant de cette mutation génétique rare peuvent manger ce qu’elles veulent sans prendre de poids, elles ne sont pas épargnées par les risques divers associés à une alimentation déséquilibrée. Consommer trop de sucre, de graisses saturées et de sel contribue à la formation de plaques d’athérome dans les artères. Leur accumulation limite voire bloque la circulation du sang. À terme, lorsque ces plaques s’épaississent ou se fissurent, il y a un risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral. Selon l’Inserm, les ruptures de plaque d’athérome sont à l’origine de 80% des morts subites. 

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    JDF