Troubles cognitifs

Un taux de cholestérol trop élevé favoriserait la démence

L’hypercholestérolémie, soit l’excès de cholestérol, entraîne un risque accru de démence.

  • Par Sophie Raffin
  • Ca-ssis/istock
  • 18 Mar 2023
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    Alimentation, activité physique, sommeil… jusqu'à 40 % des risques de démence d'une personne peuvent être attribués à des facteurs modifiables. Et à en croire l’étude des scientifiques du Heart Research Institute (HRI) : maîtriser son taux de cholestérol LDL (plus connu sous le nom de mauvais cholestérol) pourrait bientôt rejoindre la liste des bonnes habitudes à prendre.

    Les travaux, publiés dans la revue Alzheimer’s & Dementia : Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring en mars, ont mis en lumière pour la première fois un lien entre le risque de démence et l'hypercholestérolémie.

    Démence : l'hypercholestérolémie est un facteur de risque

    Pour cette recherche, l’équipe australienne a analysé les données de 17 études mondiales, impliquant plus d'un million de patients de moins de 65 ans. Elle a découvert que les individus qui avaient un taux élevé de cholestérol à la cinquantaine étaient plus susceptibles de souffrir de troubles cognitifs légers (stade à risque de démence, NDLR) ou de démence toutes causes confondues en vieillissant.

    Les scientifiques ont estimé que chaque augmentation de 1 mmol de cholestérol LDL par litre de sang, était associée à une hausse de 8 % du risque de la démence.

    "C'est une découverte vraiment excitante parce que nous avons trouvé l'association entre le cholestérol et la démence. Jusqu'à présent, nous ne savions pas que l'hypercholestérolémie était un facteur de risque de démence, mais nous avons trouvé un lien : le mauvais cholestérol agrège une protéine appelée tau entre les neurones, qui traversent la barrière hémato-encéphalique et peuvent entraîner la démence", explique le Dr Ashish Misra du HRI dans un communiqué de son centre de recherche.

    Cholestérol et démence : une identification des personnes à risque plus simple

    Au-delà d’avoir mis en lumière un nouveau facteur de risque modifiable, les chercheurs assurent que leur découverte pourrait à terme offrir la possibilité aux médecins de calculer le risque de démence d'un patient en analysant son taux de cholestérol.

    "C'est très excitant de savoir que si nous pouvons classer quelqu'un comme à haut risque en vérifiant son taux de cholestérol élevé dans ses analyses sanguines à la cinquantaine, alors nous pouvons considérer son alimentation comme un moyen de gérer, et même de réduire son risque de démence, souligne le Dr Misra. Mieux encore, c'est une intervention peu coûteuse. Il est vérifié par un test sanguin, il est donc facile à détecter".

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    JDF