Rhumatologie
Maladies auto-immunes : risque cardiovasculaire majoré
Une nouvelle étude de très grande ampleur confirme que les maladies auto-immunes sont associées à un sur-risque de maladie cardiovasculaire et que la gestion des facteurs de risque cardiovasculaire doit être intensifiée dans cette population.
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Dans une vaste étude épidémiologique, des chercheurs de l’Université catholique de Louvain (KU Leuven) montrent que les patients atteints d'une maladie auto-immune ont un risque plus élevé (entre 1,4 et 3,6 fois supérieur, selon les cas) de développer une maladie cardiovasculaire que les personnes appariées ne souffrant pas de maladie auto-immune.
Dans leurs travaux, publiés dans The Lancet, les auteurs montrent que le groupe de dix-neuf maladies auto-immunes qu'ils ont étudiées représente environ 6% des événements cardiovasculaires. Cet excès de risque est comparable à celui du diabète de type 2, facteur de risque bien connu des maladies cardiovasculaires.
Un excès de risque plus élevé chez les plus jeunes
Cet excès de risque est particulièrement plus élevé chez les patients plus jeunes. Cela suggère que les maladies auto-immunes ont une implication importante dans l'apparition de maladies cardiovasculaires prématurées, ce qui pourrait entraîner une perte disproportionnée d'espérance de vie et une invalidité.
Environ 10% de la population des régions à hauts revenus comme l'Europe ou les États-Unis est diagnostiqué avec une ou plusieurs maladies auto-immunes. Parmi elles : la polyarthrite rhumatoïde, la maladie d'Addison, le psoriasis, la sclérodermie systémique, le lupus érythémateux et le diabète de type I.
Des maladies plus à risque que d'autres
Parmi les maladies auto-immunes, la sclérodermie (RR 3,59 [2,81-4,59]), la maladie d'Addison (RR 2,83 [1,96-4,09]), le lupus érythémateux systémique (RR 2,82 [2,38-3,33]) et le diabète de type 1 (RR 2,36 [2,21-2,52]) avaient le risque cardiovasculaire global le plus élevé.
22 millions de dossiers de patients analysés
Bien que des études antérieures aient suggéré des associations entre certains de ces troubles et un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire, ces études étaient souvent trop limitées pour tirer des preuves concluantes.
Cette fois-ci, l'étude était basée sur les dossiers de santé électronique du Clinical Practice Research Datalink (CPRD) du Royaume-Uni, une très grande base de données de données anonymisées de 22 millions de dossiers de patients.
Cette étude conforte le recommandations en cours qui imposent une prise en charge plus intensive des facteurs de risque cardiovasculaires. Ces patients doivent être considérés comme des malades à risque cardiovasculaire majoré avec des objectifs-cible plus intenses.








