Rhumatologie
Polyarthrite rhumatoïde : un score de risque polygénique prédit l’agressivité
Le profilage génétique permettrait de déterminer le pronostic des patients dès le début d’une polyarthrite rhumatoïde et pourrait s’utiliser lors du choix initial des traitements. Il reste à valider ce concept dans de futures études de médecine de précision.
- Igor Kutyaev/istock
Des scientifiques ont créé un score de risque basé sur des milliers de variants génétiques pour déterminer le pronostic initial des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Dans une étude, publiée dans Arthritis & Rheumatology, un score de risque polygénique construit à partir de 43 784 variants génétiques, diffère significativement entre les patients qui ont une progression sévère de leur polyarthrite rhumatoïde ou pas.
Les patients dans le quintile supérieur du score de risque polygénique ont un risque plus élevé de progression sévère que ceux du quintile inférieur (OR=1,90 ; p = 0,0022), et ce risque est encore plus élevé lorsque l’analyse se limite aux malades les plus jeunes (OR=5,06 ; p = 0,00038). Cette différence est significative, à la fois dans un groupe d'apprentissage (n = 500) (p = 0,0064) et dans un groupe de test (n = 740) (p = 0,017).
Un score de risque polygénique validé
Les chercheurs ont construit un score de risque polygénique en utilisant les données d'une étude d'association à l'échelle du génome pour la susceptibilité à la maladie afin de prédire les changements du score Sharp/van der Heijde (SHS) au cours des cinq premières années à partir du début de la maladie (le quartile supérieur des changements SHS a été défini comme une progression sévère et le reste comme une progression non sévère).
Ils ont ensuite sélectionné le meilleur modèle dans un groupe d'apprentissage (n = 500) et l’ont validé dans un groupe de test (n = 740).
Un score à valider en pratique
La proportion de malades avec une progression sévère de leur polyarthrite est significativement plus élevée dans le quintile supérieur des groupes les plus à risque selon le score de risque polygénique et la sérologie ACPA par rapport aux autres groupes (p = 0,00052, et 0,0022, respectivement).
L'analyse multivariée montre que le score de risque polygénique (p = 0,00019) ainsi que le sexe (femme) (p = 0,0033), la positivité ACPA (p = 0,0023) et l'indice de masse corporelle ou IMC (p = 0,031) sont des facteurs de risque indépendants de plus grande sévérité de la maladie rhumatoïde.
Selon les chercheurs, cette étude révèle que le « profilage génétique » a un potentiel important en médecine de précision dans les maladies rhumatismales, potentiel qui doit encore être validé en pratique dans de futures études randomisée prospectives incluant ce score dans le choix des traitements initiaux (biothérapie d’emblée ?).








