Rhumatologie

Polyarthrite rhumatoïde : l’IRM prédit les lésions articulaires avant la radiographie

Dans la polyarthrite rhumatoïde, l’IRM prédit très tôt l’apparition des lésions articulaires et elle devrait être utilisé pour évaluer plus rapidement l'efficacité d’une traitement, dans les essais cliniques mais aussi dans la pratique.

  • Hriana/epictura
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  • 31 Décembre 2016
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    Dans la polyarthrite rhumatoïde, une étude dans ARD démontre l’intérêt de l'IRM pour évaluer rapidement les modifications de l'inflammation et l’apparition de lésions articulaires dans les essais contrôlés randomisés. En effet, des modifications de l'inflammation et des lésions articulaires dès la 12e semaine en IRM prédisent l’apparition ultérieure des lésions articulaires à la radiographie osseuse.

    Une analyse comparative IRM versus radiographie

    Un groupe de travail sur l'imagerie de l'American College of Rheumatology (OMERACT) a analysé les données de quatre essais sur des malades souffrant de PR active (1 022 mains et poignets) qui ont eu une série d’IRM (inclusion, et à 12 et/ou 24 semaines) et de radiographies osseuses (inclusion, et à 24 et/ou 52 semaines).

    L'étude montre que la progression des scores d'érosion IRM aux semaines 12 et 24 prédit la progression des érosions en radiographie aux semaines 24 et 52, avec des aires sous la courbe (ASC) à 0,64 (IC 95% 0,54-0,75) 0,74 (IC 95% 0,66-0,82), respectivement. Dans trois des essais, une estimation de la prévision de la progression des érosions radiographiques à la semaine 24, basée sur une progression de l'ostéite en IRM à 12 semaines, montre une ASC à 0,78 (IC 95%: 0,70-0,86)

    De même, les changements à 24 semaines des scores d'ostéite en IRM sont également prédictifs d'une progression des érosions osseuses radiographiques à 52 semaines, avec une ASC à 0,77 (IC 95%: 0,66-0,88). Des modifications IRM de la synovite aux semaines 12 et 24 prédisent également la progression des lésions articulaires radiographiques aux semaines 24 et 52 (AUC à 0,72 et 0,65, respectivement).

    Un changement de méthode dévaluation

    La radiographie est le seul outil d'imagerie actuellement validé par les agences du médicament pour évaluer les dommages structurels dans les essais cliniques de phase III de la PR, mais comme des traitements très efficaces sont désormais disponibles, il est devenu contraire à l'éthique dans les essais randomisés de maintenir des malades traités par placebo sur des périodes prolongées. Les recommandations les plus récentes limitent ce délai à seulement 12 semaines, mais des intervalles de temps plus longs, c'est-à-dire 24 semaines ou plus, sont souvent nécessaires pour objectiver de façon fiable un effet-traitement en radiographie osseuse.

    De nombreuses études ont montré que l'IRM est plus sensible que la radiographie dans l'identification des lésions articulaires (synovite et ostéite) et, bien sûr, que l'examen clinique.

    Des limitations

    Une limitation de l'étude est que certaines données de l'essai ne pouvaient pas être inclues parce qu'il n'y avait pas d'IRM préalables aux radiographies. Une autre limitation était que trois des quatre études autorisaient un traitement de secours pour les patients sous placebo à partir de la 24e semaine, ce qui est un facteur confondant pour l’interprétation des données radiographiques à plus long terme.

    En recherche

    Au cours des essais dans la polyarthrite rhumatoïde, l'IRM est une méthode d'imagerie valide pour évaluer rapidement les changements dans le niveau d'inflammation et l’apparition des lésions articulaires : elle détecte plus tôt que la radiographie les changements dans l’évolution de la maladie.

    L'IRM est également en mesure de montrer les effets du traitement de fond dans la PR bien avant l’apparition des dommages structurels : des modifications se voient dès la 2e semaine pour la synovite et l'ostéite. L'IRM devrait donc être acceptée pour évaluer l'efficacité du traitement de fond dans les essais cliniques de phase III.

    En pratique clinique

    L’IRM pourrait également être utile dans la pratique clinique. Une identification plus précoce en IRM des malades exprimant un phénotype érosif de la PR permettrait la prescription plus rapide d’un traitement efficace. De plus, la vérification rapide de la réponse, ou de l’absence de réponse, au traitement permettrait un ajustement plus précoce du traitement et sans doute améliorer leur bénéfice individuel.

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