Hyperglycémie
Diabète : ces préjugés qui font obstacle à la prise en charge
Selon une nouvelle étude, 40 % des diabétiques ont déjà annulé ou manqué un rendez-vous médical par honte ou peur du jugement.

- Par Sophie Raffin
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“Tu n’as pas l’air d’avoir un diabète”, “tu es sûr que tu peux manger ça ?”, “il parait qu’on peut l’éviter”, “tu ne manges jamais comme nous”... ces petites phrases paraissent anodines. Mais pour les diabétiques – qui font face à ces préjugés quotidiennement – elles peuvent blesser autant que des coups. Et même, mettre en péril leur prise en charge…
C’est ce que révèle l’étude menée par Abbott et publiée tout juste un mois avant la journée mondiale du Diabète, organisée 14 novembre prochain.
Diabète et préjugé : 40 % des diabétiques ont déjà annulé un rendez-vous par honte
Le diabète est une maladie entourée de nombreux préjugés. Près de 70 % des 2.600 diabétiques interrogés lors de l’étude sont d’accord avec cette affirmation. Quatre sondés sur 10 déplorent également que la maladie chronique soit souvent un objet de blague. De nombreuses idées fausses circulent sur ce trouble de l'assimilation, de l'utilisation et du stockage des sucres. Et parfois, elles sont entretenues par les médias eux-mêmes ! En effet, 85 % des participants de l’étude ont confié avoir déjà constaté des informations inexactes sur leur pathologie à la télé, dans les films ou encore les réseaux sociaux.
Dans ce contexte, près d’une personne vivant avec un diabète sur 4 a choisi, par gêne ou par inquiétude, de ne pas parler de son diagnostic à sa famille ou à ses amis. Les préjugés ne nourrissent pas uniquement un sentiment de honte, ils peuvent aussi avoir des conséquences sur la santé. 40 % des diabétiques ont reconnu avoir déjà annulé ou manqué un rendez-vous médical par honte ou peur du jugement.
Diabète : la bienveillance motive les patients
L’étude menée dans huit pays dont la France montre l’importance de lutter contre les préjugés entourant le diabète. D’autant plus que près de 7 patients sur 10 interrogés estiment que des commentaires bienveillants de la part des autres peuvent renforcer considérablement leur motivation à prendre en charge leur maladie.
"Une meilleure connaissance du diabète est indispensable pour déconstruire les préjugés liés à cette maladie, car la désinformation est souvent à l’origine de la stigmatisation du diabète. Très souvent, cette stigmatisation reste invisible, entraînant un impact significatif sur la santé physique et mentale. Il est donc essentiel de briser le silence autour de la stigmatisation du diabète afin de permettre aux personnes vivant avec cette condition d’accéder aux soins dont elles ont besoin", a ajouté le Professeur Alfred Penfornis, Chef de service du Centre hospitalier sud francilien (CHSF) lors de la présentation du sondage.