Virus respiratoire syncytial

Virus d’hiver : pourquoi il faut éviter d’embrasser un bébé

Les nourrissons, même en bonne santé, sont particulièrement vulnérables face aux virus hivernaux transmis par leur entourage, rappelle une étude suédoise. Quelques gestes sont donc à éviter.

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  • 17 Septembre 2025
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    La saison des virus hivernaux approche et, parmi eux, le virus respiratoire syncytial (VRS), l’une des principales causes d’infections respiratoires chez les jeunes enfants, qui provoque chaque année environ 245.000 hospitalisations en Europe. Or, ce virus, responsable de la bronchiolite, n’affecte pas seulement les prématurés ou les enfants fragilisés par une maladie chronique. Une vaste étude menée par l’institut suédois Karolinska, et publiée dans The Lancet Regional Health – Europe, révèle que même les nourrissons nés à terme et en bonne santé peuvent développer des formes sévères nécessitant des soins intensifs, surtout durant leurs trois premiers mois de vie. Et qu’il faut donc éviter d’embrasser les bébés, y compris s’ils sont en parfaite santé.

    Un virus courant mais dangereux

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs suédois ont analysé les données de plus de 2,3 millions d’enfants nés entre 2001 et 2022, afin de déterminer qui sont les plus exposés aux complications graves ou au décès. Résultat : les nourrissons de moins de trois mois, sans antécédents médicaux et nés à terme, constituent le groupe le plus touché par les hospitalisations longues et les passages en réanimation.

    "Lors de l’élaboration de stratégies thérapeutiques, il est important de prendre en compte que même les nourrissons en bonne santé peuvent être gravement atteints par le VRS", rappelle Giulia Dallagiacoma, médecin et doctorante au Karolinska Institutet, dans un communiqué. Elle souligne toutefois une avancée : "La bonne nouvelle est qu’il existe désormais un traitement préventif pouvant être administré aux nouveau-nés, ainsi qu’un vaccin destiné aux femmes enceintes." À partir du 10 septembre 2025, tous les nouveau-nés en Suède se verront proposer ce traitement par anticorps durant la saison du VRS. Le médicament, qui agit comme un vaccin, protège contre les formes sévères pendant environ six mois.

    Quels sont les facteurs de risque ?

    Parmi les 2,3 millions d’enfants suivis, 1,7 % ont été diagnostiqués avec une infection à VRS. Parmi eux, près de 12 % (soit 4.621 enfants) ont connu une évolution sévère. L’âge médian des enfants admis en soins intensifs était de deux mois, la majorité n’ayant aucune pathologie préalable. Les scientifiques ont identifié plusieurs facteurs de risque supplémentaires : naissance en hiver, présence de frères et sœurs âgés de 0 à 3 ans, gémellité ou faible poids à la naissance. Les enfants porteurs de maladies chroniques restent les plus vulnérables, avec un risque multiplié par quatre.

    "Jusqu’ici, la prévention ciblait surtout les enfants atteints de maladies sous-jacentes, explique Samuel Rhedin, pédiatre et chercheur associé au Karolinska. Mais l’étude montre qu’une large proportion des nourrissons admis en réanimation étaient auparavant en bonne santé. Il est donc positif que la définition des groupes à risque s’élargisse pour inclure aussi ces bébés."

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