Traitement

Le plasma froid peut-il devenir une arme contre le cancer ?

Le plasma froid, issu d'un gaz ionisé, peut éliminer efficacement des cellules cancéreuses, même en profondeur. Une technologie qui ouvre la voie à des traitements plus ciblés et moins invasifs.

  • artacet / istock
  • 16 Septembre 2025
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    Des scientifiques allemands ont démontré que le plasma froid, un gaz invisible à l’œil nu, est capable de détruire des cellules cancéreuses, même en profondeur dans les tissus. Publiée dans la revue Trends in Biotechnology, cette avancée a été rendue possible grâce à de nouveaux modèles de tumeurs en 3D qui ont permis de mieux comprendre les effets de cette technologie.

    Une technologie innovante au cœur des tissus

    Le plasma froid est un état particulier de la matière, composé de gaz ionisés capables de générer de grandes quantités de molécules très réactives, les "espèces réactives de l'oxygène et de l'azote". Ces molécules à durée de vie très courte peuvent perturber en profondeur l'activité biologique des cellules, y compris celles des tumeurs. "L'effet du plasma dans les tissus est très complexe et encore mal compris", soulignent les chercheurs de l'Institut Leibniz pour la science et la technologie du plasma (INP) dans un communiqué.

    Pour décrypter ces effets, l'équipe a conçu un modèle tumoral en trois dimensions, à base d'hydrogels. Ce modèle reproduit fidèlement la structure des tissus réels et a permis d'observer la pénétration des molécules issues du plasma. Parmi elles, le peroxynitrite, très instable, a pu atteindre plusieurs millimètres en profondeur. Contrairement à ce que l'on pensait, le peroxyde d'hydrogène a de son côté montré une faible influence : même éliminé, l'effet antitumoral du plasma persistait.

    Une application envisageable en chirurgie

    Les chercheurs ont également testé le plasma en traitement post-opératoire. En simulant une plaie chirurgicale contenant des cellules cancéreuses résiduelles, ils ont appliqué le plasma sur les bords de la zone. Résultat : une forte diminution de ces cellules, y compris celles ayant commencé à s'étendre dans les tissus voisins. Une perspective prometteuse pour limiter les rechutes de cancer après intervention.

    "Nos résultats pourraient améliorer de manière significative l'application médicale du plasma", estime le professeur Sander Bekeschus, responsable du programme de recherche en médecine plasmatique à l'INP. "Plus nous comprenons quelles molécules sont actives dans les tissus, plus nous pourrons cibler précisément les cancers", ajoute-t-il. Cette technologie pourrait ainsi ouvrir la voie à des traitements plus efficaces et moins invasifs.

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