Ophtalmologie
Myopie : les verres freinant son évolution seront remboursés par la Sécu
La Sécurité sociale va partiellement prendre en charge les verres correcteurs qui freinent la myopie chez les enfants de 5 à 16 ans.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Valeriia Mitriakova/iStock
En France, un adulte sur trois est myope, selon l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild. Du côté des enfants, un jeune sur quatre, âgés de 6 à 9 ans, se plaint de mauvaise vision au-delà d’une certaine distance, mais conserve une bonne acuité visuelle de près. Plusieurs signes peuvent aider les parents à s’en rendre compte. Par exemple, l'enfant ne suit pas du regard les personnes ou les objets qui bougent devant lui, il plisse les yeux, il se rapproche des objets pour mieux les voir, il se plaint d’une fatigue oculaire ou de maux de tête. Autre symptôme : l'enfant manque d’attention, il est instable, hyperactif ou il se replie sur lui-même.
Myopie : un remboursement partiel des verres pour les 5-16 ans souffrant de myopie forte ou évolutive
D’après les projections, la moitié de la population mondiale sera touchée par ce trouble de la vision d’ici 2050. Pour éviter cela, il convient donc de corriger et freiner la myopie. C’est pourquoi la Sécurité sociale va, pour la première fois, rembourser une partie du coût de certains verres correcteurs qui freinent ce trouble. Selon un arrêté paru au Journal officiel, ce 17 juin, cette mesure concernera uniquement les enfants de 5 à 16 ans. Dans le détail, ce sont les jeunes souffrant d'une forte myopie (-6 dioptries) ou dont la myopie évolue rapidement (-0,5 dioptrie par an) qui pourront bénéficier du remboursement.
La prise en charge sera faite pour les verres Miyosmart de la marque japonaise Hoya, qui visent à la fois à corriger la myopie chez l’enfant et à freiner son évolution. Jusqu’à présent, ce sont les seuls qui ont été évalués par la Haute Autorité de Santé, qui avait ouvert la voie en 2022 à un remboursement. Cependant, elle précise que ce service n’est que "mineur", car il est nécessaire de mener des études sur des échantillons de patients plus grands et d’avoir plus de recul.
"On va éviter le renoncement aux soins"
Interrogé par l’AFP, le groupe japonais a déclaré que l’Assurance Maladie prendrait en charge 44,28 € sur un prix total de 147,60 € par verre. Le reste sera largement "assuré par les complémentaires. Il va rester très peu de reste à charge : dans la plupart des cas, on va éviter le renoncement aux soins." En parallèle, d’autres marques, tel le géant de l’optique EssilorLuxottica, proposent des verres freineurs de myopie. Néanmoins, pour l’heure, seul Miyosmart a fait l’objet d’un avis favorable de la HAS.