Phimosis : un prépuce trop serré d'évolution très souvent favorable

Publié le 12.07.2022
Mise à jour 12.07.2022
Phimosis  : un prépuce trop serré d'évolution très souvent favorable
© iStock-yoglimogli

Le phimosis, rétrécissement du prépuce qui empêche le décallotage, est une affection très fréquente sans gravité et régressant spontanément dans la plupart des cas. Parfois, cependant, une petite chirurgie est nécessaire.

Phimosis : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

Le prépuce est le repli de peau mobile qui recouvre le gland. Le terme phimosis vient d'un mot grec signifiant en français « museler, entourer le cou ».

La posthectomie est le terme médical désignant la circoncision c'est-à-dire l'ablation du prépuce, que ce soit pour des raisons médicales ou religieuses. Le terme posthé vient du grec signifiant « prépuce, phallus » et ectomie désigne l'excision.

Qu'est-ce qu'un phimosis ?

On parle de phimosis quand le prépuce est rétréci et empêche le décallotage, c'est-à-dire l'action de découvrir le gland en repliant le prépuce. Le prépuce est le repli de peau mobile qui recouvre le gland.

Quels sont les types et causes des phimosis ?

Le phimosis peut être congénital ou acquis et l'on distingue également les phimosis physiologique et pathologique.

On parle de phimosis congénital lorsque l'enfant naît avec. C'est le cas pour plus de 95 % des garçons. L'évolution est alors dans la plupart des cas favorable sans nécessité de traitement. Il régresse en moyenne vers l'âge de 5 ans. Il s'agit dans ces cas là d'un phimosis physiologique c'est-à-dire normal, n'occasionnant ni gêne ni complications ni nécessité de traitement.

Le phimosis peut aussi être acquis. C'est-à-dire qu'il apparaît alors qu'il n'existait pas auparavant. Il peut survenir dans l'enfance ou à l'âge adulte. Il peut être dû à une maladie du prépuce comme le lichen, le psoriasis ou l'eczéma ou des traumatismes tels que des décallotages forcés.

Chez l'adulte, il peut aussi être causé par une maladie générale comme le diabète ou lors du vieillissement en cas de mauvaise hygiène locale associée. Le phimosis est alors pathologique, c'est-à-dire « anormal » et nécessitant donc une prise en charge. Un phimosis physiologique peut aussi devenir pathologique s'il se complique ou s'il ne disparaît pas vers l'âge de 5-6 ans.

Quelles sont les complications du phimosis ?

Le phimosis peut engendrer des difficultés pour uriner, occasionnant un jet d'urine faible et une inflammation locale à cause de l'accumulation d'urine sous le prépuce. Il peut aussi être à l'origine d'infection du gland ou du prépuce, avec rougeur et douleur locale voir écoulement de pus. On parle alors de « balanoposthite ». Il peut aussi être responsable d'un « paraphimosis », qui est un étranglement du gland par l'anneau du prépuce empêchant le recallotage. L'accident survient en cas décallotage forcé ou d'érection. Il s'agit d'une urgence chirurgicale+++.

Enfin le phimosis peut provoquer des douleurs lors des rapports sexuels. Les adultes atteints de phimosis non traités ont aussi plus de risque d'avoir un cancer de la verge, mais cette complication est rare.

Phimosis : DIAGNOSTIC

Comment diagnostiquer un phimosis ?

Le diagnostic de phimosis est clinique, c'est-à-dire qu'il est effectué par un simple examen visuel. On parle de phimosis quand l'extrémité du prépuce est trop étroite, et empêche le décallotage. Il ne doit pas être confondu avec de simples adhérences préputiales, qui correspondent à des parties du prépuce qui restent parfois collées à la face interne du gland et qui se détachent spontanément au cours d'auto-décallotages successifs dans le bain.

Quand est-il nécessaire de consulter en cas de phimosis ?

La plupart des jeunes enfants ont un phimosis « physiologique » c'est-à-dire normal et fréquent pour l'âge, ne nécessitant pas de consultation. Après 5 ans, si le phimosis persiste, il est utile de consulter un médecin pour avoir un avis et débuter un traitement s'il le juge nécessaire.

Chez l'adulte un phimosis doit toujours conduire à une consultation médicale. Quel que soit l'âge, il faut consulter en urgence en cas d'inflammation (rougeur, douleur) du gland ou d'impossibilité de recalloter le gland et consulter sans urgence en cas de gêne pour uriner ou de douleur lors des érections.

Phimosis : TRAITEMENT

Quels sont les principes du traitement médicamenteux d'un phimosis ?

En l'absence de complications, une simple surveillance, sans traitement particulier est préconisée jusqu’à 2 voir 5 ans. Chez l'enfant, après 5 ans ou en cas de complications, un traitement est le plus souvent nécessaire mais sans urgence.

Dans la plupart des cas, dans un premier temps, un traitement médical local par application d'une crème à base de corticoïdes est prescrit matin et soir pendant 3 à 6 semaines. Le but est d'assouplir la peau du prépuce pour permettre le décallotage. En cas d'échec ou de récidive, celui-ci peut être renouvelé ou un traitement chirurgical peut alors être proposé.

Dans quels cas un traitement chirurgical d'un phimosis est-il nécessaire ?

Le traitement chirurgical peut être proposé chez l'enfant après 5 ans, soit d'emblée ou le plus souvent après échec du traitement médical (crème corticoïde). Chez l'adulte, il est proposé dans la majorité des cas, d'emblée sans essai préalable de traitement médical.

En quoi consiste le traitement chirurgical du phimosis ?

En cas de nécessité d'un traitement chirurgical, deux techniques opératoires sont possibles : la plastie du prépuce et la posthectomie.

La plastie du prépuce consiste en une courte section du prépuce à l'endroit où il est resserré. Cette technique permet de conserver le prépuce mais est à risque de récidive. La posthectomie, plus connue sous le nom de circoncision, consiste en l'ablation totale du prépuce, découvrant ainsi le gland.

Dans les deux cas, la chirurgie est précédée d'une consultation d'anesthésie et effectuée en ambulatoire (sans nuit passée à l'hôpital). Des médicaments contre la douleur sont prescrits pendant 2 jours, des soins locaux pendant 7 à 10 jours et les fils de suture se résorbent seuls au bout de 2 à 3 semaines.

Quels sont les risques de la chirurgie ?

Les complications de la chirurgie sont rares. La cicatrice peut s'infecter, nécessitant alors des soins locaux. La cicatrice peut aussi être douloureuse ou inesthétique. Un saignement peut survenir, nécessitant possiblement une ré-intervention. Dans environ 5 % des cas, une sténose (rétrécissement) de l'orifice urinaire apparaît et doit être opérée. Dans de plus rares cas, une plaie du gland ou de l'urètre peut survenir pendant l'intervention.

Phimosis : PREVENIR

Comment réduire les risques de phimosis pathologique chez l'enfant ?

Pour limiter les risques de phimosis persistant chez l'enfant, il faut éviter des décallotages forcés. Ces manœuvres peuvent être traumatiques et créer des adhérences aggravant le phimosis et empêchant son évolution naturelle vers la guérison spontanée.

En cas de phimosis chez le jeune enfant, il faut simplement nettoyer les organes génitaux à l'eau et au savon neutre en attendant que le prépuce s'assouplisse de lui-même. Parfois dans le bain, la peau étant plus relâchée, le décallotage peut être possible, permettant ainsi de le laver au savon doux.

Phimosis : PLUS D'INFOS

La maladie en France chiffres

Le phimosis est très fréquent chez le nouveau-né et concerne 96% de cette population. L'évolution est naturellement spontanée dans la majorité des cas, puisqu'à 3 ans, sans traitement, le phimosis ne concerne plus que 50% des garçons. Il devient rare à l'adolescence avec 1% de garçons atteints.

Liens site

- Association française d'urologie, fiche-patient sur la posthectomie (circoncision)
- CHU de Québec, mieux comprendre et traiter le phimosis chez mon garçon
- Société francophone d'urologie pédiatrique et de l'adolescent, fiche d'information sur le phimosis
- About Kids Health, guide sur le phimosis à l'attention des parents

Liens pourquoi Docteur

- La circoncision n'affecte pas le plaisir sexuel

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