Oncologie
Cancer du sein au stade avancé : la chimiothérapie en continu améliore les résultats
Un traitement de chimiothérapie en continu serait plus intéressant chez les patientes atteintes d'un cancer du sein avancé ou métastasé, par rapport à une chimiothérapie classique par cycles. La chimiothérapie en continu améliorait la survie, mais également la qualité de vie.
- RyanKing999 / istock
Au stade métastasé, le cancer du sein n’est plus guérissable : il s’agit alors surtout de prolonger la durée de vie en préservant la qualité de vie du patient. Un groupe de chercheurs du Zuyderland Medical Center, aux Pays-Bas, a voulu savoir dans quelle mesure une chimiothérapie en continu pouvait être utilisée dans les stades avancés du cancer du sein pour augmenter la qualité de vie du patient.
Les résultats de leur étude "Stop&Go", presentée à l'édition 2019 du ESMO Breast Cancer Congress (Abstract 158 et 159), montrent que le taux de survie, mais aussi la qualité de vie, augmentent avec une chimiothérapie en continu. Les patients qui ont commencé le traitement de deuxième ligne (n=270 ; 131 vs dans les groupes intermittents vs 139 dans les groupes continus) ont une survie sans progression (PFS) médiane de 3,5 vs 5,0 mois respectivement, avec un rapport de risque (RR) de 1,04 (IC à 95 % 0,69-1,57). La médiane des PFS combinées de première et de deuxième ligne pour cette population est de 14,6 mois par rapport à 16,6 mois avec un RR de 1,59 (IC à 95 % : 1,04 - 2,45). Le bénéfice sur la qualité de vie est également significatif
Les chercheurs ne s’attendaient eux-mêmes pas à cette conclusion : le Docteur Monique Bos, co-chercheuse, a déclaré : "Ces résultats vont à l'encontre de notre hypothèse initiale. En expliquant les programmes de traitement aux patients, nous avions tendance à suggérer qu’une pause au milieu du traitement pourrait être bénéfique, mais ce n’était pas le cas. "
Une étude de longue durée
Pour arriver à cette conclusion, l'étude a traité 420 patientes souffrant d'un cancer du sein avancé avec soit une chimiothérapie classique, soit une chimiothérapie en continu. Pour le premier groupe, ils ont suivi un schéma intermittent (quatre cycles de traitement suivi d’une pause, puis de nouveau quatre cycle supplémentaires) et pour le deuxième, un schéma continu comprenant les mêmes huit cycles administrés consécutivement. Les traitements de première et de deuxième intention suivaient ces schémas. Les traitements de première ligne (paclitaxel plus bevacizumab) et de deuxième ligne (capécitabine ou doxorubicine liposomale non pégylée) ont suivi ces schémas.
Pour mesurer la "qualité de vie", les patients ont répondu à un questionnaire toutes les 12 semaines pendant le traitement et le suivi. L'évolution des scores de qualité de vie physique et mentale de chaque groupe a été surveillée pendant en moyenne 1 an.
Selon les chercheurs, "le résultat selon lequel une chimiothérapie continue n'est pas du tout associée à une dégradation de la qualité de vie est cliniquement significatif". Néanmoins, pouvoir mener un traitement continu pendant de longs mois reste compliqué : "Le défi pour la pratique clinique est d'utiliser des agents bien tolérés et pouvant être poursuivis pendant une période prolongée sans interruption", expliquent les médecins.








