Gastro-entérologie

MICI : un nouveau test pour prédire leur gravité et choisir le traitement

Un nouveau test sanguin, reposant sur des techniques courantes et ciblant une sous-population de lymphocytes T, permet de prédire tôt l’évolution des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et de mieux adapter leur traitement.

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  • 03 Mai 2019
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    Des scientifiques de l'Université de Cambridge ont mis au point un nouveau test qui permet de prédire de manière fiable et précoce l'évolution des maladies inflammatoires de l'intestin.

    Des chercheurs du Département de médecine, de l'Université de Cambridge et du Cambridge University Hospitals NHS Trust avaient déjà montré qu'une signature génétique trouvée dans un certain type de cellules immunitaires, connues sous le nom de lymphocytes T CD8, pouvait être utilisée pour trier les patients entre l'un des deux groupes pronostique selon que leur maladie était susceptible d'être légère ou grave (nécessitant un traitement plus intense).

    Cependant, l'identification de ces lymphocytes T CD8 et l'obtention de la signature génétique génétique spécifique n'était pas simples jusqu'à la mise au point de leur test simple, réalisé sur une prise de sang et susceptible d'être généralisable, car reposant sur des techniques courantes. L'étude est publiée dans la revue Gut.

    Effets secondaires lourds

    Il n'existe actuellement aucun traitement définitif, mais un nombre croissant de médicaments arrivent à soulager les symptômes et à prévenir le retour de la maladie inflammatoire. Plus la pathologie est grave, plus les médicaments doivent être forts, ce qui déclenche des effets secondaires lourds.

    Les scientifiques ont travaillé avec une cohorte de 69 patients souffrant de la maladie de Crohn. "À l'aide d'une technologie simple, disponible dans presque tous les hôpitaux, notre test identifie un biomarqueur capable de répertorier les patients susceptibles d'être atteints d'une MICI légère et ceux qui seront atteints d'une maladie plus grave", explique le Dr James Lee, directeur de l’étude.

    Personnaliser le traitement

    "C'est important car cela pourrait permettre aux médecins de personnaliser le traitement qu'ils donnent à chaque malade. Si une personne est susceptible de ne souffrir que d'une maladie bénigne, il lui sera inutile de prendre des médicaments puissants qui ont des effets secondaires potentiellement graves.

    Mais si un patient est susceptible d'être atteinte d'une forme plus agressive de la maladie, des données probantes suggèrent que plus tôt nous pourrons commencer à lui administrer les meilleurs traitements disponibles, mieux nous pourrons gérer son état", poursuit-il. Son nouveau test est fiable à 90%. Il est en cours de développement par la société PredictImmune.

    Si leur fréquence varie considérablement d'un pays à l'autre, les taux les plus importants de MICI sont retrouvés dans les pays industrialisés, notamment en Europe du Nord-Ouest et aux Etats-Unis. En France, environ 5 nouveaux cas de maladie de Crohn et autant de colite ulcéreuse sont diagnostiqués chaque année pour 100 000 habitants. La prévalence augmente en revanche de façon exponentielle dans les pays en cours d’industrialisation (pays du Maghreb, Asie, Afrique du Sud...).*

    *Source : Inserm.

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