Psychiatrie
Dépression : des trajectoires très différentes après un premier épisode
La majorité des malades ne nécessitent aucune autre prise en charge psychiatrique deux ans après le premier diagnostic d’épisode dépressif majeur. Mais, l’évolution à long terme est plus sévère quand existent certains critères.
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Les données du registre Danois de recherche psychiatrique confirment l’hétérogénéité des évolutions à long terme (10 ans) des patients après un premier épisode dépressif majeur.
Quatre catégories de patients
La première concerne ceux, majoritaires (77%), qui ont une faible probabilité de recours ultérieur à des soins psychiatriques (12% à un an, 1% par la suite). Des patients qui ont vraisemblablement bien répondu à la prise en charge initiale et n’ont pas présenté de récidive.
La seconde catégorie regroupe les 12,8 % de sujets ayant eu un contact initial prolongé, avec un risque élevé (72%) de recours à des soins psychiatriques au cours des deux premières années après le diagnostic, mais un risque faible de soins à long terme (3% entre 5 et 10 ans de suivi).
La troisième catégorie concerne 7,1% des patients, caractérisés par un risque de 25 % de nouveau contact psychiatrique dans les deux premières années de suivi, un risque faible entre la 3è et la 5è année, puis un risque élevé de 35 à 45% entre la 5è et 10è année de suivi.
Enfin, le dernier groupe de patients, les moins nombreux (3,1%) a recours huit à neuf fois sur dix à des soins psychiatriques pendant les 6 à 7 premières années de suivi.
Des facteurs de risque de sévérité
L’analyse des données, qui portent sur 11 640 sujets âgés de 18 à 48 ans au moment du diagnostic, suivis ensuite pendant dix ans, montre que trois paramètres sont associés à une trajectoire plus sévère : le sexe féminin, la sévérité du premier épisode dépressif majeur et une prise en charge hospitalière.
L’anxiété ou la dépression parentale sont plus fréquemment retrouvés chez les patients de catégories 2 et 3. Enfin, la schizophrénie chez les parents est associée à un risque plus élevé d’appartenir à la catégorie 4.
Dans l’éditorial du Lancet qui accompagne cette publication, Richard Shelton plaide pour une meilleure prise en compte de cette hétérogénéité dans la stratégie de prise en charge d’un premier épisode dépressif majeur.











