Neurologie
Jeux vidéo : ils impactent la plasticité de l'hippocampe
Des jeux vidéo, notamment en réalité virtuelle, sont utilisés dans le traitement de certaines pathologies neurologiques. Une nouvelle étude rend compte de l’impact des jeux vidéo sur la plasticité d'une structure importante pour les pensées : l’hippocampe.
- Wavebreakmedia
L’hippocampe est essentiel au bon fonctionnement de la cognition. Une étude actuelle rapporte que les jeux vidéo peuvent être soit bénéfiques soit préjudiciables au système hippocampique selon la stratégie de navigation employée et du type de jeu.
Les résultats de l’étude sont publiés dans Nature.
L'aspect bénéfique des jeux vidéo
De nombreuses études montrent que le jeu vidéo augmente les performances dans les tâches cognitives comme l’attention visuelle, la mémoire visuelle à court terme, certaines fonctions exécutives et les capacités d’apprentissage procédural.
Or l’hippocampe, structure cérébrale impliquée dans le processus de mémoire épisodique, est essentiel aux stratégies d’apprentissage spatial, phénomène retrouvé pendant la navigation d’un jeu vidéo.
Equilibre entre hippocampe et noyau caudé
Globalement, l’hippocampe et le noyau caudé contribuent chacun à un équilibre du système de mémoire. Or, le recours excessif à une de ces deux structures entraîne la sous-utilisation de la seconde, provoquant une atrophie de la structure le moins sollicitée.
L’étude démontre que selon l’utilisation du jeu vidéo, il se produit une diminution de la matière grise au sein de l’hippocampe, ce qui constitue un facteur de risque de développement de diverses maladies neuropsychiatriques.
Par ailleurs des facteurs comme le stress, la routine favorisent des stratégies de réponse dépendant du noyau caudé, aux dépends de l’utilisation de stratégies dépendant de l’hippocampe, ce qui entraîne un déséquilibre.
Le bénéfice de la stratégie d'apprentissage
En pratique, l’étude montre une corrélation entre le temps passé à jouer aux jeux de plateforme et la matière grise dans une région fonctionnellement et structurellement connectée à l’hippocampe. Les chercheurs estiment apporter la première preuve de réduction causale liée à l’évolution de la matière grise dans l’hippocampe.
L’hypothèse posée par l’étude est que les jeunes adultes qui encodent spontanément les relations entre les points de repère dans le jeu vidéo en utilisant une stratégie d’apprentissage spatial entraîne des changements au sein de l’hippocampe.
Ces stratégies spatiales se révèlent associées à une augmentation de l’hippocampe. Cela procure un nouvel objectif aux chercheurs : utiliser des stratégies spatiales pour contrecarrer les effets négatifs sur le système hippocampique, en modifiant la conception des jeux vidéo d’action par exemple. Cela pourrait consister à concevoir des jeux vidéo sans GPS pour encourager l’apprentissage spatial.
L'enjeu du stress physiologique
Ces résultats s’expliquent par les connexions qu’il existe entre l’hippocampe et l’amygdale, tous deux médiés par le stress physiologique. En effet, les jeux vidéo d’action sont supposés instaurer un état d’excitation physiologique qui s’apparente au stress autonome. Or, ce type de stress physiologique diminue la plasticité de l’hippocampe à long terme.
Les chercheurs souhaitent désormais déterminer si les jeux vidéo d’action entrainent une réponse de stress physiologique qui conduit à l’augmentation de l’activité de l’amygdale.











