Diabétologie
Diabète de type 2 : consommer des fibres favorise un microbiote intestinal améliorant le diabète
Des chercheurs chinois ont établi un lien entre consommation de fibres, développement d’un certain microbiote intestinal et amélioration du diabète de type 2.
- ChrisChrisW
La consommation accrue de fibres alimentaires favoriserait le développement d’un microbiote intestinal particulier, au profit d’une amélioration du diabète de type 2 selon une nouvelle étude de chercheurs chinois publiée dans Science le 9 mars 2018.
Les acides gras à chaîne courte sont fabriqués par certains constituants du microbiome intestinal. Ils sont source d’énergie pour l’épithélium colique et sont également détectés par des voies de signalisation de l’organisme qui modulent l’appétit. Or, de précédentes études rapportent qu’une déficience ou carence en ces produits issus de la fermentation des glucides est associée à un diabète de type 2.
Régime riche en fibres et modulation de la flore intestinale
De multiples types de bactéries intestinales décomposent les hydrates de carbone consommés en acides gras à courte chaîne. Ces derniers nourrissent les cellules tapissant l’intestin, diminuent l’inflammation et régulent la faim. Les chercheurs ont astreint deux groupes à des régimes isoénergétiques durant 12 semaines : un premier groupe recevait des recommandations diététiques standards tandis que le second consommait plus de fibres accompagnées de prébiotiques (qui favorisent la croissance des bactéries intestinales).
Au bout de 12 semaines de régime, ceux qui étaient soumis au régime riche en fibres et prébiotiques montrent une réduction plus importante de leur glycémie ainsi qu’une plus grande perte de poids. Pour distinguer les souches bactériennes responsables de cet effet positif, les chercheurs ont sélectionné parmi les 141 souches intestinales capables de fabriquer des acides gras à chaîne courte, les 15 qui sont favorisées par la consommation de fibres.
Microbiote intestinal : impact sur le diabète
Dans leur étude randomisée les auteurs chinois observent que l’adoption d’un régime riche en fibres contribue à la croissance d’organismes bactériens produisant ce type d’acides gras chez les diabétiques. En pratique, ils constatent qu’un régime riche en fibres induit des modifications au sein du microbiote intestinal et est corrélé à des niveaux élevés du peptide 1 - analogue du glucagon, une réduction du taux d’hémoglobine glyquée et une amélioration de la régulation glycémique, tout en diminuant la production de composés métaboliquement néfastes comme l’indole et le sulfate d’hydrogène.
Les chercheurs expliquent que lorsque les souches bactériennes d’intérêt deviennent dominantes dans l’intestin, elles accroissent les taux d’acides gras à chaîne courte. Cela crée un environnement plus acide au sein de l’intestin, ce qui diminue le nombre d’espèces bactériennes indésirables. Cela mène à l’augmentation de la production d’insuline et une « meilleure régulation de la glycémie ».
Cette découverte ouvre la voie à la conception de régimes novateurs anti-diabète.











