Réanimation

Réanimation : les perfusions de cristalloïdes plutôt que de solution saline

Utiliser une perfusion de cristalloïdes plutôt que de solution saline permettrait  d’augmenter la survie et de diminuer les complications rénales chez les patients hospitalisés en service de réanimation ou aux urgences, selon une nouvelle étude du centre médical de la Vanderbilt University.

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  • 28 Février 2018
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    Utilisée en médecine depuis plus d’un siècle, la solution saline contient de fortes concentrations de chlorure de sodium. Selon une étude publiée le 27 février 2018 dans le NEJM, l’utilisation alternative de solution de cristalloïdes permettrait de prévenir le décès ou un dysfonctionnement rénal sévère.


    Effets indésirables majeurs


    Des chercheurs de l’université de Vanderbilt révèlent qu’au sein de leur essai, l’incidence de problèmes rénaux graves ou la mort des malades est d’environ 1% inférieur dans un groupe perfusé avec des cristalloïdes par rapport à un groupe perfusé avec une solution saline. Ils estiment qu’en modifiant les pratiques de perfusion on pourrait sauver 100 000 patients chaque année aux Etats-Unis.

    Dans leur étude, les chercheurs se sont intéressés à trois évènements « secondaires » : évènements rénaux graves survenant dans les 30 jours suivant une hospitalisation, lésions rénales aigües de stade 2 ou plus et décès à l’hôpital. Au total ils ont exploré les analyses de 13 347 patients dont 6 708 (50,3%) étaient pris en charge par des cristalloïdes et 6 639 (49,7%) par une solution saline. Au sein du groupe cristalloïde, le traitement est administré sous forme de solution de Ringer lactacte (95,3%) ou sous forme de Plasma-Lyte A (4,7%).


    Cristalloïdes versus solution saline


    Après traitement intraveineux, les patients du groupe cristalloïde ont des concentrations de chlorures et bicarbonates plus faibles que ceux du groupe salin, sachant que cette différence persiste pendant plusieurs jours durant l’hospitalisation. Les malades du groupe cristalloïde ont une incidence plus faible d’évènements rénaux majeurs dans les 30 jours que ceux du groupe salin. En revanche, des lésions rénales aigües de stade 2 ou plus surviennent chez 8% les patients du groupe cristalloïde contre 8,6% au sein du groupe salin.

    Les malades arrivant aux urgences avec un dysfonctionnement semblent plus bénéficier du traitement par cristalloïdes que par solution saline en ce qui concerne les évènements rénaux indésirables majeurs dans les 30 jours et les lésions rénales aigües. Pour les 1 274 patients arrivés aux urgences avec une lésion rénale aigüe de stade 2 ou plus, la résolution de la lésion est plus fréquente avec un traitement par cristalloïdes.

     

    De manière générale, le traitement par cristalloïdes n’entraîne pas un délai d’hospitalisation plus court que le traitement par solution saline. Par ailleurs la plus faible incidence d’évènements indésirables rénaux majeurs dans les 30 jours dans le groupe des cristalloïdes est cohérent avec les résultats de l’étude SMART (Isotonic Solutions and Major Adverse Renal Events Trial). Plus la solution se rapproche de la composition plasmatique du patient, meilleurs sont les résultats. Les auteurs précisent que cette étude est limitée par le fait de ne pas avoir été conduite en double aveugle.

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