Gastro-entérologie

RGO : le reflux touche près d'un tiers des adultes chaque semaine

Un tiers des américains auraient fréquemment des symptômes évocateurs de reflux gastro-œsophagien et la plupart des personnes souffrant de RGO clinique ont toujours des symptômes malgré la prise de médicaments anti-acides. Ceci pourrait faire évoquer d'autres maladies avec un traitement spécifique.

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  • 20 Déc 2019
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    Le reflux gastro-œsophagien (RGO) pourrait toucher près d'un tiers des adultes américains chaque semaine, et la plupart de ceux qui prennent des médicaments anti-acides de type IPP, très populaires pour cette maladie aux USA, ont encore des symptômes.

    C’est ce qui ressort d’un très large sondage national américain réalisé en ligne et publié dans Gastroenterology.

    Une enquête nationale

    Dans leur étude, les chercheurs ont mené un sondage en ligne auprès de plus de 71 000 personnes âgées de 18 ans ou plus aux États-Unis, leur demandant si elles ressentaient des symptômes spécifiques du RGO, avec quelle fréquence, et si elles prenaient des médicaments pour le traiter.

    Sur les 71 812 personnes qui ont répondu à l'enquête, 44,1 % ont déclaré avoir éprouvé des symptômes de RGO dans le passé et 30,9 % au cours de la dernière semaine. Plus d'un tiers des personnes souffrant de RGO ont déclaré qu'elles suivaient actuellement un traitement, la plupart du temps avec des inhibiteurs de la pompe à protons. Parmi ceux qui prenaient des inhibiteurs de la pompe à protons quotidiennement, 54,1 % ont déclaré avoir des symptômes persistants de RGO sous IPP.

    Beaucoup de résistance aux IPP

    Une caractéristique importante de la nouvelle étude est le fait que plus de la moitié des patients atteints de RGO qui ont pris des médicaments inhibiteurs de la pompe à protons, en vente libre aux USA, conçus pour réduire la quantité d'acide dans l'estomac, ont quand même signalé des symptômes persistants. Ceci peut laisser supposer que les doses ou les médicaments utilisés ne sont pas suffisants, ou bien, qu’il s’agit d’autre chose qu’un RGO acide.

    L'enquête a également indiqué que certaines catégories de personnes, dont les jeunes, les femmes, les Latinos et les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable ou de la maladie de Crohn, étaient moins susceptibles de répondre aux inhibiteurs de la pompe à protons.

    Une enquête nationale

    « Notre étude est l'une des plus vastes et des plus diversifiées jamais menées sur les symptômes gastro-intestinaux », a déclaré le Pr Brennan Spiegel, directrice du Cedars-Sinai's Health Service Research. L’enquête concerne l’ensemble du territoire américain mais n’est que déclarative et n’identifie pas la cause des brûlures gastriques.

    Les chercheurs du Cedars-Sinai's ont mené leur enquête nationale en octobre et novembre 2015 en utilisant MyGiHealth, une application mobile qui demandait aux répondants de sélectionner les symptômes qu'ils avaient ressentis au cours de la semaine précédente ou qu'ils avaient « déjà ressentis ».

    Les symptômes analysés comprenaient ceux liés au RGO, comme les brûlures d'estomac, le reflux acide ou le reflux gastro-œsophagien, ainsi que d'autres symptômes gastro-intestinaux généraux comme les douleurs abdominales, la constipation et les nausées.

    Toutes les brûlures gastriques ne sont pas des RGO

    Cette enquête nationale est à mettre en parallèle avec une étude récente qui montrait que, parmi les brûlures œsophagiennes rebelles à 2 semaines d'IPP, le reflux gastro-œsophagien acide ne serait pas la cause la plus fréquente (moins d'un tiers des cas dans cette série), le reste étant des brûlures fonctionnelles, des dyspepsies ou des maladies de l’œsophage.

    De plus, en cas de reflux gastro-œsophagien acide rebelle au traitement IPP bien conduit pendant 2 semaines, la chirurgie par fondoplicature endoscopique (selon la technique de Nissen) serait la plus efficace.

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    JDF