Reflux gastro-oesophagien : la chirurgie plus efficace quand il est vrai

La chirurgie semble être le traitement le plus efficace pour les patients souffrant de brûlures d'estomac avec reflux gastro-esophagien réfractaire au traitement médical. C'est ce que montre une étude publiée dans le New England Journal of Medicine. Les brûlures d'estomac qui persistent malgré un traitement par inhibiteur de la pompe à protons (IPP), qui agissent en réduisant la production naturelle d'acide chlorhydrique dans l'estomac, sont un problème clinique fréquent. 

L'efficacité limitée de ces médicaments dans les brûlures d'estomac aboutit à ce que la prise en charge consiste à contrôler l'existence d'un reflux gastro-oesophagien avec une endoscopie, une manométrie et une pH-métrie, puis à traiter les malades de façon plus adaptée à l'aide de médicaments atténuant soit l'hypersensibilité viscérale avec des neuromodulateurs, soit un reflux acide vrai grâce à une chirurgie anti-reflux.

Traitement chirurgical ou médical actif ou de contrôle

L'étude du New England Journal of Medicine a porté sur des patients ayant des brûlures d'estomac liées au reflux. Ils ont bénéficié soit d'un traitement chirurgical, soit d'un traitement médical actif (oméprazole plus baclofène, avec ou sans desipramide), soit d'un traitement médical de contrôle (oméprazole plus un placebo). Le critère de jugement de l'efficacité de la prise en charge était une diminution de 50% ou plus du score de qualité de vie lié au reflux gastro-oesophagien à un an.

Sur les 366 patients, dont 280 hommes pour un âge moyen de 48,5 ans, qui ont participé à cette étude, 42 ont eu un soulagement de leurs brûlures d'estomac avec l'oméprazole, 23 avaient des troubles de l'oesophage non liés au reflux gastro-oesophagien, les autres ayant été exclus ou n'ayant pas achevé les procédures d'essai. Sur les 78 patients avec reflux gastro-œsophagien acide avéré finalement randomisés, l'efficacité du traitement chirurgical est significativement supérieur à celle d'un traitement médical actif ou d'un traitement médical de contrôle. 

Le message de cette étude est donc double, parmi les brûlures œsophagiennes rebelles à 2 semaines d'IPP, le reflux gastro-œsophagien acide n'est pas la cause la plus fréquente (moins d'un tiers dans cette série) et, en cas de reflux gastro-œsophagien acide rebelle au traitement bien conduit pendant 2 semaines, la chirurgie par fondoplicature endoscopique (selon la technique de Nissen) est la plus efficace.